Shutter island
Quelque chose cloche dans le scénario que Laeta Kalogridis (plutôt habituée à travailler sur les scénarios de Terminator Genisys ou de la série Altered Carbon), a élaboré à partir du roman de Dennis Lehane.
Ce dernier, que j'ai lu avant de voir le film, ne laissait rien deviner du retournement final. Dans le film, au contraire, les visions du héros donnent très vite des pistes sur sa santé mentale.
C'est un parti-pris osé, qui tente de se démarquer du procédé du "twist final qu'on a vraiment pas pu venir", utilisé abondamment par Le sixième sens et tous ses dérivés.
L'effort est louable. Pourtant, cela ne fonctionne pas. Le film parait boursoufflé, lourd, artificiel, parfois grand-guignolesque, et même mièvre. Scorsese a beau épuiser toute la panoplie de parfait metteur en scène, la mayonnaise ne prend pas. Prenez un dictionnaire concernant les techniques de prise de vue, et cochez au fur et à mesure, je pense que vous constaterez que Scorsese utilise tout : du très gros plan au plan le plus général, de la contre plongée intégrale à la plongée verticale, toutes les sortes de travelling possibles, etc.
Mais la virtuosité n'entraîne pas forcément l'émotion.
Au contraire ?
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