Poetry
Poetry possède le même défaut et les mêmes qualités que le précédent film de Lee Chang-Dong : Secret Sunshine.
Le défaut, c'est d'être un peu trop long (2h19).
Les qualités sont nombreuses : d'abord une faculté à construire un écheveau d'intrigues qui paraissent totalement indépendantes (le vieux malade, le fils, la poésie, la maladie), et qui progressivement se rassemblent, se croisent, se répondent. Une qualité de direction d'acteurs exceptionnelle : dans les deux films, les performances d'actrices sont remarquables.
Enfin, une délicatesse à la fois tendre et sensuelle pour décrire des évènements, qui, si y on réfléchit deux minutes, sont absolument terrifiants. Dans ce registre, les conciliabules des 5 pères, l'attitude du journaliste, l'indifférence du fils sont d'une noirceur absolue.
Lee Chang-Dong a aussi cette faculté de faire naître l'émotion au détour d'une scène (les plans qui montrent les inconnus raconter le plus beau moment de leur vie), et aussi de filmer la douleur (la mère qui s'effondre dans la rue au début du film).
2010 est donc l'année les grands mères asiatiques pleines de force mentale et d'énergie, aux prises avec des hommes (et des fils) faiblards et incompétents, comme dans Mother et Lola.
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