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Christoblog

Mardi, après Noël

Maria Popistasu, Mirela Oprisor et Mimi Branescu. ShellacEt dire que des films aussi intéressants que celui-ci ne seront vus que par une poignée de spectateurs. C'est triste. Si mon blog sert à quelque chose, j'espère que c'est au moins à ça : que des films comme Mardi, après Noël, obtiennent quelques spectateurs de plus.

De quoi s'agit-il ?

Paul trompe sa femme avec Raluca, une dentiste, depuis juillet. Nous sommes dans la semaine précédant Noel. Tout à coup Paul décide de dire la vérité à sa femme. Ils ont une ravissante petite fille de 8 ans, Mara.

C'est simple, c'est limpide. Le film ne montre pas de choses extraordinaires, juste une phase que des millions de couples ont vécu : pendant une semaine, la vie quotidienne, les petits tracas, le choix des cadeaux de Noel, les mensonges, puis la Grande Vérité.

Radu Muntean filme ses protagonistes d'une façon assez extraordinaire, un peu comme un entomologiste étudierait des insectes. Je ne crois pas qu'il y ait une seule musique dans le film, et très peu de mouvements de caméra. Le tout est très dépouillé, presque ascétique. Les plans fixes (ou a minima les plans séquences très longs) se succèdent, les personnages entrants et sortants du cadre, le réalisateur jouant avec la profondeur de champ et la composition de ses cadres avec une précision hallucinante. La mise en scène est impériale.

Paul est fabuleux de réserve et de conviction, constatant avec un calme et une détermination hors du commun la puissance de l'attraction qui l'attire vers une autre femme que la mère de sa fille. Sa maîtresse est superbe, gênée des dégâts qu'elle sait causer. L'épouse enfin est extraordinaire dans son orgueil blessé, puis sa résignation efficace.

Le film culmine dans trois scènes remarquables : la première, long badinage de deux âmes et deux corps nus, la scène chez le dentiste où la maîtresse rencontre fortuitement la femme de son amant et se perd dans des explications techniques qui l'aide à supporter ce moment terrible, et la scène de rupture, un des plus beau moment de cinéma de 2010, si ce n'est le plus beau, formidable de maîtrise.

On retrouve dans ce film cet instinct brut que semblent posséder les cinéastes roumains pour filmer le fatum en marche et donner toute la nuance de la palette des sentiments qu'un être humain peut éprouver. Même si le film est un cran en-dessous, on ne peut pas ne pas penser à la sécheresse épouvantablement humaine de 4 mois, 3 semaines, 2 jours.

Un très beau film, qui n'est pas éclatant sur le moment, mais qui fait partie de ces oeuvres qu'on est fiers d'avoir vu, parce que des jours après, il vous font sentir plus intelligent, plus sensible, plus fort.

 

4e

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F
Plus le temps passe et plus je pense au film. Il fait son travail de sape...En tout cas merci, et comme tu le dis si bien : ton blog sert à quelque chose ! :) Mais ça on le savait déjà...
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F
J'y suis allé après t'avoir lu donc... Je trouve que tu t'enflammes un peu...même si j'ai bien aimé. Tout de même bien en dessous de 4 mois, 3 semaines, 2 jours. Mais c'est vrai qu'on y pense. Les acteurs sont remarquables surtout la femme...
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D
Bonsoir Chris, merci du conseil, je n'avais pas vu que ce film était sorti cette semaine. J'essaierai d'y aller lundi et oui, c'est bien que les blogs comme le tien ou d'autres parlent de films qui passent complètement inaperçus, qui n'ont pas de pub ni de promotion et dont les critiques parlent peu ou pas du tout. MERCI et bonne soirée.
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G
Moi aussi j'hésitais, mais j'irais surement du coup...
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F
J'hésitais à y aller mais là je crois que je n'ai plus le choix !!!
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