Jusqu'en enfer
Il y a deux façons de considérer Jusqu'en enfer, le dernier opus en date de Sam Raimi.
Au premier degré, le film ne vaut pas tripette, avec son scénario de série Z qui tient sur un timbre poste. Les effets sont toutefois réussis et le film arrive à nous faire sursauter plus d'une
fois, ce que l'indigent Scream 4 n'est même pas parvenu à faire.
Au second degré, le film a tout ce qu'il faut pour être culte. La première scène d'épouvante entre une affreuse vieille gitane et une croustillante petite blonde n'hésite pas à mêler effets
horrifiques et éclats de rire. Ainsi, la pulpeuse héroïne utilise une agrafeuse comme arme de défense (cf résultats ci-contre), y compris sur l'oeil de verre de la méchante...
Cette dernière perd également ses dentiers inférieurs et supérieurs, et quand elle essaye de dévorer sa proie, la morsure se transforme en gros patin baveux. Etc, etc. Les exemples se
multiplient, souvent à base de déjections corporelles diverses (vers, sang, matière verdâtre, globe oculaire projeté sous l'effet de la pression après qu'une enclume ait fracassé la tête,
etc...).
On peut aussi voir dans le film une satire du goût de réussir qu'ont les américains. Après tout, rien de tout cela n'arriverait si l'héroïne n'était dévoré par l'ambition. Jusqu'en enfer film moral, y compris et jusqu'à la scène finale !
L'ensemble est réjouissant et se regarde comme une sorte de friandise de cinéphile, qui ne porte pas à conséquence mais servira indubitablement de référence désormais dans la catégorie
"Film d'horreur bien fait avec blondasse pulpeuse dégénérant en parodie de lui-même, sans qu'il oublie de faire peur au passage".
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