Le guerrier silencieux, valhalla rising
Nicolas Winding Refn est le réalisateur de films cultes réputés pour leur violence et leur caractère minimaliste (la trilogie Pusher, Bronson). Avec Le guerrier silencieux, il propose une expérience cinématographique radicale.
Le héros principal, One eye, outre le fait d'être borgne comme son nom l'indique, est en plus muet et ne prononce pas un mot du film.
Les autres personnages ne sont guère plus loquaces : l'ensemble des dialogues doit tenir sur une feuille A4 recto verso.
Il y a deux façons de recevoir le film :
1 - Vous êtes éblouis par la splendeur des paysages, la qualité de l'ambiance, l'aspect panthéiste du film et la façon dont il donne réellement à sentir la puissance - l'indifférence - de la nature. Il y a du Terrence Malick (version Le nouveau monde) et du Werner Herzog (Aguirre) chez Refn. Si c'est le cas, l'envoûtement peut être puissant et durable.
2 - Vous considérez que le film est une version nordique et violente du calamiteux et méridional Chant des oiseaux. Même ésotérisme à 2 centimes d'euros, même tics de mise en scène. L'éviscération à main nue et l'éclatement de crâne à coups de pierre ne vous semblent pas les moyens les plus adaptés pour décrire la psychologie des personnages.
Pour ma part j'ai oscillé pendant tout le film entre les deux postures, la première finissant par l'emporter (de peu) sur la seconde. Ceci dit, pour être tout à fait franc, il y a quelque chose d'incroyable dans le fait de ne pas s'ennuyer en regardant ce film. Et c'est pourtant le cas.
J'ai oublié de vous parler du scénario, mais après tout, cela n'a peut-être pas beaucoup d'importance. Sachez qu'il est question d'un guerrier viking en colère, d'un enfant blond, de premiers chrétiens, d'une traversée (oppressante) en bateau, de l'Amérique comme terre promise, d'un enfer, puis d'un sacrifice.
Pour les aventuriers des salles obscures uniquement.
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