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Christoblog

Fruitvale station

http://fr.web.img5.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/13/12/04/10/26/511858.jpg Fruitvale station fait partie de ces films dont on connait la fin dès le début : alors qu'on voit le personnage principal noir se lever dans les premières scènes, on sait qu'il sera mort le soir même, suite à une bavure policière commise par un policier blanc.

On pourrait croire qu'à partir de ce postulat le film soit d'un grand ennui, sorte de réquisitoire plombé de bons sentiments (le film est directement inspiré par un fait réel)

Il n'en est rien. Le mérite en revient avant tout au jeune réalisateur Ryan Coogler, qui filme avec une attention exceptionnelle ces personnages. Bien que les moyens du film soient à l'évidence très réduits, il s'en dégage une force de tragédie grecque, qui sublime son aspect documentaire : on croit voir le destin, le fatum, en marche sous nos yeux. C'est à la fois très excitant et très émouvant.

La description de la famille dans lequel évolue le personnage principal, joué par l'excellent MB Jordan (acteur dans la très bonne série The Wire) est magnifiquement réussie. Sa femme est parfaite, et sa mère encore plus. L'autre point fort du film est l'efficacité redoutable de son montage, sa capacité à faire monter progressivement la tension d'une façon impitoyable.

Fruitvale station, dont l'originalité est quasiment nulle, parvient donc à émouvoir à l'extrême par la grâce d'une alchimie un peu mystérieuse, qui a néanmoins enthousiasmé public et jury partout où il a été projeté : Grand prix du jury à Sundance (mais ce n'est pas du tout un film "typé" Sundance), Prix du regard vers l'avenir à Un certain regard à Cannes, Prix du public et Prix de la révélation Cartier à Deauville.

Je le conseille vivement.

 

3e

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B
Un peu convenu, un poil larmoyant, j'attendais bien mieux.<br /> Hormis le sentiment de révolte qui nous saisit dans ce genre de bavures, il n'en restera pas grand chose en tant que film.
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P
Je ne parle pas de cinéma ? Le point de vue, le scénario, le parti pris général, ce n'est pas du cinéma ? Et les séquences réelles, à la fin, avec la vraie gamine, ce n'est pas un choix de cinéma,<br /> peut-être ? Pour moi, seule est réussie la partie du métro. Le reste est ultra convenu et mou du genou.
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P
Enfin, le portrait du bon petit gars qui a fait des bêtise mais veut désormais tout faire bien, être gentil avec sa si gentille maman, avec sa jolie copine, avec sa petite fille tellement adorable,<br /> qui jette l'herbe qu'il allait vendre dans l'océan, gueule après le méchant qui écrase la chien et pleure en ramassant le chien, est tellement gentil avec la gentille jeune femme qui veut faire du<br /> poisson frit, et se retrouve face à des policiers tellement méchants, le racisme c'est pas bien, etc, etc... c'est pas un peu appuyé, non ?
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C
<br /> <br /> D'abord, là, tu ne parles pas de cinéma. Ensuite, c'est malheureusement souvent des pauv mecs qui se font tuer dans des bavures, oui, c'est vrai, comme c'était aussi le cas d'Amadou Diallo. Ce<br /> que le film a de fort, c'est l'attention portée aux détails, et la tension permanente qu'il parvient à maintenir. Enfin, je pense que tu as voulu voir un film appuyé. Par<br /> exemple, les policiers ne sont absolument décrits comme "tellement méchants" comme tu le dis.<br /> <br /> <br /> <br />
P
Quant à moi, je ne le conseille vivement pas. C'est lourdingue et dégoulinant, très appuyé et assez ennuyeux.
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C
<br /> <br /> Je ne vois pas où tu vois que c'est dégoulinant et très appuyé, c'est au contraire neutre et sobre.<br /> <br /> <br /> <br />
F
Tragédie grecque : c'est exactement ce que je me suis dit en sortant de la salle !
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