Blue Valentine
Un couple à deux moments de son histoire : la
rencontre amoureuse, et un triste week-end, 6 ans après.
La rencontre obéit aux canons du genre : coup de foudre pour lui, moins pour elle. Lui est issu des bas quartiers, peu diplômé, elle a un gros potentiel, elle pourrait devenir médecin. Elle tombe
enceinte. Chez l'un comme chez l'autre on peut déjà discerner des traits de caractère qui s'avéreront décisifs ultérieurement.
6 ans après, le couple est au bord de la rupture : réussira-t-il à retrouver la magie des premiers instants dans la chambre futuriste d'un improbable love hôtel ?
Le film montre la décomposition de la liaison amoureuse avec une intensité qui est proportionnelle à la vacuité du pensum calamiteux de Sam Mendes, Les noces rebelles. Il est pour cela
servi par un couple d'acteurs aussi discrets que brillants : Ryan Gosling, dont la transformation physique et comportementale entre les deux époques est impressionnante, et Michelle Williams,
anti-spectaculaire à l'extrême.
Le montage alterné des deux périodes est remarquable (avec parfois des plans raccord, ce qui produit un effet vertigineux), la mise en scène est efficace. A noter que les deux époques sont
tournée avec des techniques différentes : le passé en 16 mm et le présent en digital. Le film aurait probablement gagné en intensité en étant un peu raccourci, certains dialogues notamment
mériteraient des coupes tant ils deviennent oppressants dans leur répétition, mais l'ensemble se tient remarquablement bien.
Le cinéma indépendant américain confirme son éclatante santé après Winter's bone, Beginners et La dernière piste.
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