Dunkerque
Penser que Dunkerque est un film de Christopher Nolan procure de drôle de sensations, au moins durant son premier tiers. Ce film sobre, concis, efficace, prenant, serait du même auteur que le grandiloquent Inception ? On peine à le croire...
Progressivement, quelques indices apparaissent, qui nous ramènent aux manies de son auteur : le réalisme apparent n'est que de façade (les blessés ne saignent pas, les vues de Dunkerque comprennent des immeubles des années 70), les raccords lumières sont sacrifiés au profit du spectaculaire (dans la même scène, le soleil est éclatant et les nuages envahissent le ciel) et la corde sensible est au final privilégiée au détriment du naturalisme (quel coquin, ce train d'atterrissage).
La musique de scie de Hans Zimmer est aussi un marqueur irréfutable - et toujours aussi désagréable à mes oreilles - du film nolanien.
Mais pour une fois, je m'abstiendrai d'être bégueule. Après tout, j'ai pris un certain plaisir à démêler l'écheveau inutilement compliqué des différentes trames temporelles (même ici Nolan ne peut s'en empêcher), et la justesse de certaines scènes (le soldat qui se suicide en marchant dans la mer, la découverte du Français) sont suffisamment captivantes pour que le film apparaisse comme un divertissement honorable.
Commenter cet article