Maman a tort
Je le dis tout net pour qu'il n'y ait aucun doute sur mon manque d'objectivité : j'adore Emilie Dequenne. Je trouve qu'elle peut illuminer un film (le touchant Pas son genre par exemple) et même parfois le transcender (comme elle le fait dans A perdre la raison).
Elle incarne ici, comme souvent, la parfaite girl next door, la maman attentionnée pas trop maquillée.
Le prétexte qui fournit l'entame du film est intéressant : Cyrielle, suite à un fâcheux concours de circonstances, doit accueillir sa fille dans sa propre entreprise, pour le fameux stage d'observation de troisième. J'ai beau essayé de me souvenir, je ne vois pas de films qui ait évoqué cet évènement, pourtant commun à beaucoup de salariés.
Le regard décalé et mûr de la petite Anouk (formidablement interprétée par la jeune Jeanne Jestin) sur le monde du travail est amusant, bien que parfois un peu caricatural. La tournure que prend ensuite le film est très différente : l'intrigue devient plus sérieuse, plus profonde. Marc Fitoussi fait évoluer son film d'une gentillette comédie à un récit d'initiation (devenir adulte par la déception), teintée d'une noire chronique sociale sur un mode qui fait penser à celui de La loi du marché, en montrant l'abaissement que les invisibles dirigeants peuvent imposer à leurs employés.
Les films français à la fois intelligent et agréable ne sont pas si courants, vous auriez tort de rater celui-ci.
Commenter cet article