Midnight special
On aura rarement vu un film aussi raté que Midnight special.
Tout y est risible : les clichés innombrables, les carences scénaristiques abyssales, les répliques cul-cul, le jeu affligeant des acteurs.
Le jeune Jaeden Liebherer joue comme une enclume sous Xanax. Michael Shannon fait penser à une marmotte au sortir de son dernier rendez-vous avec le taxidermiste. Joel Edgerton affiche une palette d'expression aussi large que ses cheveux (en brosse) sont longs. Kirsten Dunst offre ici, dans un rôle de potiche à natte, la pire prestation de sa carrière. Le moindre second rôle du film semble fermement décidé à jouer le moins possible : cela en devient presque drôle (voir la direction d'acteur catastrophique du groupe qui observe le jeune Alton derrière la vitre).
On pourrait se moquer à l'infini de la façon dont Jeff Nichols raconte son histoire. Pensons par exemple à cette scène atterrante ou le jeune génie de la NSA éructe des phrases sans queue ni tête devant des coordonnées géographiques, puis finit par entourer deux chiffres au hasard en feignant le Euréka libérateur.
Le pire du pire est probablement atteint dans les dernières images du film qui nous montre cette affreuse cité idéale toute de béton, qu'on dirait issue d'une série Z imitant Disney dans les années 80.
Jeff Nichols révèle progressivement au fil de ses films une médiocrité inquiétante.
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