Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

A trois on y va

Jérôme Bonnell aime à décrire les sentiments. L'exercice était effroyablement raté dans son dernier film, Le temps de l'aventure, de par la faute d'une erreur de casting XXL (un Gabriel Byrne momifié).

Ici, à l'inverse, si le film est charmant dans sa première partie, c'est grâce à son trio d'acteurs/trices. Anaïs Demoustier joue la solaire Mélodie avec un charisme incroyable. Elle aime et couche avec la sombre Charlotte (Sophie Verbeeck), avant de tomber amoureuse du copain de cette dernière, Micha (Félix Moati). Sur cette énième version du triangle amoureux et/ou du ménage à trois, Bonnell tisse une toile légère et séduisante, enchaînant des situations cocasses qui tentent avec succès de rafraîchir les situations de boulevard traditionnelles.

Cette première partie (qui prend Lille comme décor) est pleine d'alacrité et plutôt séduisante, bien qu'absolument anecdoctique. On perçoit vers la moitié du film que tout cela ne va pas forcément se densifier en terme d'enjeu narratif, et en effet, A trois on y va file benoitement vers une fin franchement convenue, se contentant de bien filmer la sensualité des corps. 

On a l'impression que Bonnell a refusé de creuser les aspects les plus sombres de ses personnages, pour seulement filmer leurs élans. Il le fait avec une bonne volonté un peu niaise, qui anesthésie progressivement l'enthousiasme du spectateur.

 

2e 

Commenter cet article

L
Je partage un peu votre avis sur le fait que le film développe finalement plus sa partie comique (avec effectivement des recettes vaudevillesque tirées jusqu'à la corde, mais plutôt habilement) que sa partie réflexion. Surtout, à partir de la révélation du "à trois on y va". Avant, on a quelques éléments ça et là pour comprendre les blessures personnelles de chacun. Mais, après, tout passe par la sensualité, et quasiment plus rien de passer par les dialogues. Ca aurait sans doute été difficile de ne pas être lourd s'ils avaient parlé des enjeux (personnels et pratiques) de vivre une histoire d'amour à trois, mais bon on peut rester un peu sur notre faim, surtout avec la fin choisie. Mais, pourquoi pas ? Il reste que de la sensibilité irrigue tout le film. Je ne suis pas d'accord sur la critique de la lumière du film (j'aime bien que le film se passe dans le Nord de la France : Lille et quel clair de lune de la côte boulonnaise). Pour les personnages, c'est bien aussi qu'ils ne semblent pas tout droits sortis de magazines GQ et Elle.
Répondre
I
J'ai vu le film cette semaine et bien que je partage ton avis sur certain point je serais plus enthousiaste pour ma part ! Délicieuse et pétillante Anaïs Demoustier d'abord, comme tu le soulignes, et les deux autres sont attachants aussi, Félix Moati notamment. Super bande originale. Mais j'ai trouvé quelques longueurs notamment dans la multiplication des scènes vaudevillesques, sympathiques à la base mais qui finissent par être redondantes et enlever de la crédibilité à l'histoire. C'est vrai que le film s'essouffle un peu. Et puis pour moi le gros bémol c'est la fin ! J'aurais tellement préféré que le réalisateur assume son idée jusqu'au bout... Enfin dans l'ensemble je reste sur une bonne impression de fraîcheur et de modernité !
Répondre
C
Isabelle, on est quasiment d'accord : ma note oscille entre 2* et 3* et gros bémol sur la fin. Fraîcheur générale et interprétation séduisante !
C
oui moi je me suis ennuyée.<br /> je trouve que le casting est pas terrible,ue tt sonne un peu faux en fait<br /> et c est triste ,blafard,les lieux ,les acteurs,le gars est absolument pas bandant,bref,des sous de gaches!
Répondre