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Christoblog

Les nouveaux sauvages

Cela faisait longtemps (Pulp fiction, Femmes au bord de la crise de nerf ?) que je n'avais pas éprouvé ce plaisir inouï d'une déflagration cinématographique mêlant à la fois maîtrise totale du rythme, mauvais goût et éclats de rire.

Et d'abord, évacuons l'antienne du film à sketches, qui serait systématiquement moins bon (ou bien meilleur) qu'un film normal.

Les nouveaux sauvages est seulement un excellent film : les histoires s'enchaînent avec une science consommée de l'assemblage. On n'est pas du tout ici dans la morne succession de vignettes indépendantes les unes des autres (type Paris je t'aime), mais dans l'oeuvre d'un créateur qui nous présente un tableau raisonné du genre humain.

Le film de Damian Szifron respire la classe à l'état pur, que ce soit pour agencer des trames scénaristiques difficilement prévisibles, installer en quelques plans une ambiance, ou entretenir sur la durée un atroce suspense.

Les scènes d'anthologie se succèdent, pour finir dans un tourbillon de folie insensé et jouissif lors du sketche du mariage, un chef d'oeuvre. Le cinéaste argentin dégage alors une puissance énergisante incroyable, et son cinéma apparaît comme tout à coup neuf. Il a fait souffler un vent salutaire de jeunesse dans la sélection officielle de Cannes 2014, en replaçant le plaisir du spectateur au coeur de son projet.

La vision que Szifron offre de nos congénères est à la fois cruelle, drôle, et terriblement réaliste : on en redemande.

 

4e

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M
Les sketchs sont très inégaux. SI le premier est drôle, les suivants se révèlent surtout ennuyeux et violents. En fait je n'ai pas vu beaucoup d'humour dans tout cela mais essentiellement de la morbidité et une grande complaisance dans la mise en scène de la violence. Un film à fuir.
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B
Tout à fait d'accord avec toi, Chris. Un film jouissif. C'est si délicieux lorsque craque le vernis de la bienséance sociale ! Chaque fois, la spirale de la violence, de la hargne, de la cruauté de tous ces bipèdes trahis par leurs instincts saisit le spectateur, avec une bonne dose de cynisme couronnée par la séquence finale du mariage (un peu longuette à mon goût). Les bipèdes mis en scène par Damian Szifron et tous emportés par un tsunami de vengeance surpassent tous les renards, félins, mygales réunis ! Brrrrrrrr
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