Samba
En relisant ce matin ma critique d'Intouchables, je me disais que tout ce que j'écrivais sur ce film pouvait être repris à propos de Samba.
Je trouvais par exemple François Cluzet excellent dans Intouchables. Ici, Charlotte Gainsbourg trouve probablement un de ses meilleurs rôles en cadre dépressive et lunaire.
Omar Sy est époustouflant de présence, on rêverait de le voir dirigé par Scorsese dans un rôle de bad boy, tellement son physique en impose. Même Tahar Rahim, qui est l'un des acteurs que j'apprécie le moins, arrive ici à me surprendre en joyeux brésilien. Notre duo de réalisateurs excelle donc dans la direction d'acteurs, c'est une évidence.
Deuxième point fort du film : l'écriture de chaque scène. On retrouve dans Samba la même qualité que dans Intouchables, qui est souvent l'apanage des productions américaines : minutie de l'écriture qui fait que chaque punchline porte au bon moment, précision d'horloger dans le montage. Le résultat est que, prises séparément, plusieurs scènes du film sont des modèles d'efficacité. Je pense par exemple à la scène du Nouvel An à l'asso, qui mêle brillament poésie, séduction, émotion, et humour (merveilleuse Hélène Vincent).
Eric Toledano et Olivier Nakache savent donc construire une scène à la perfection et nous amener avec une facilité confondante aux bord des larmes et / ou au fou-rire (parfois simultanément). Mais il manque à Samba de la profondeur (et des méchants !) pour être un grand film.
Le cinéma de Toledano / Nakache est un cinéma de la générosité : c'est à la fois son prix et sa limite.
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