Pelo malo
Il y a des films qui m'enthousiasment dès la première image, et dont j'ai la certitude au bout de cinq minutes qu'ils marqueront durablement ma mémoire cinéphilique.
Pelo Malo, de la réalisatrice vénézuélienne Mariana Rondon, fait partie de cette catégorie. Le film est beau, dans ses choix esthétiques, sa photographie magnifique, ses décors urbains incroyables. Il est efficace, avec son montage rythmé, ses acteurs et actrices parfaits. Il est intéressant parce qu'il donne à voir de la société vénézuélienne actuelle, et de l'incroyable impact de l'agonie (quasi christique) de son mentor Chavez. Il est mystérieux par les détours pas si simples de son scénario à triple détente, et plein de mystères. Il est lumineux par le visage de Samuel Lange, jeune acteur qui joue le rôle de Junior.
Junior est un garçon qui vit dans une bulle féminine (sa mère, sa grand-mère), se rêve en photo de chanteur aux cheveux lisses (il les a crépus), et va progressivement donner des indices (ou pas) de trouble de l'identité sexuelle. Dans quelle mesure les adultes qui l'entourent sont-ils les vecteurs de cette ambiguité ?
Evidemment, le film rappelle furieusement Tomboy, le film de Céline Sciamma : période estivale, enfance et identité sexuelle, malentendus, vision tordue des adultes, thriller psychologique en apesanteur. Il est aussi beau, fin et intelligent que son homologue français.
Je vous le conseille, c'est un film magnifique.
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