Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #danse

Pina

Suite à d'amicales pressions de connaissances et de blogueurs réputés ayant plutôt bon goût (ils se reconnaîtront), je me suis hélas décidé à aller voir Pina.

Il faut dire que Les rêves dansants m'avaient enthousiasmés, tout en me familiarisant avec l'univers de Pina Bausch. Malheureusement, autant ce dernier film arrivait à être plus que ce qu'il montrait (au-delà de la chorégraphie il donnait une leçon de vie), autant Pina parvient à être moins que ce qu'il donne à voir. En d'autres termes, il me fait regretter de ne jamais avoir vu un spectacle de Pina Bausch en vrai, alors que Les rêves dansants me donnait le plaisir de ressentir ce qu'était un spectacle de Pina Bausch, même sans en avoir vu un.

Je ne sais pas à quoi tient exactement ce sentiment, mais j'ai quelques idées :
- la 3D est assez impressionnante (une fois n'est pas coutume), mais presque trop : par moment des effets de brillances donnent l'impression de "trous" dans l'image, l'effet général étant d'assister à une projection d'une sorte de Godzilla post-moderne dans un drive-in cheap de Wuppertal
- les déclarations de vénération de chaque danseur face caméra sont de trop ("Pina voyait à travers nous", "Pina savait des choses qu'on ne savait pas", "Je n'ai toujours connu que Pina", "Avant de connaître Pina j'étais introverti et peu sûr de moi") : le Tanztheater finit par ressembler à une secte
- les choix de mise en scène sont parfois lourds et peu élégants
- l'idée de faire évoluer les danseurs dans des décors extérieurs donnent des résultats très disparates en qualité

Bref, on a envie de dire à Wenders : ne nous emmerde pas avec ton ego de réalisateur et montre nous les choses un peu plus simplement ! Il y a suffisamment de génie dans la danse de Pina Bausch pour éviter un gros plan sur un tissu rouge.

Filmer un tableau de Picasso en multipliant les effets de manche (gros plan sur l'oeil du minotaure, zoom arrière sur la tâche de rouge en bas à droite, interview de l'encadreur) ne rend pas plus sensible le génie de Picasso.

 

2e

Voir les commentaires