True grit
Certains vont penser que je m'acharne contre les frères Coen.
Pourtant cette fois-ci je partais dans les meilleures dispositions d'esprit : de bonnes critiques, un pitch sympa, de bons acteurs....
Et patatra, les frères Coen semblent définitivement englués dans une sorte de conformisme soft et sans surprise, certes agréable à regarder, mais complètement insipide.
La vision de l'Ouest qu'ils donnent, loin d'être réaliste (ceux qui soutiennent cette thèse devraient regarder Deadwood), est incroyablement ripolinée. Les pommes y sont plus rouges et brillante qu'au Leclerc du coin, et quand la jeune héroïne sort d'une rivière en furie, elle n'est tout simplement ... pas mouillée. On dira que je pinaille, mais comment se sentir immergé dans un film quand tout est artificiel à ce point (cf la rue du village comme sortie d'un village Disney) ? Le plus modeste objet du décors (la corde du pendu, la pierre tombale) semble absolument neuf, acheté le jour même au Walmart d'à côté. Et je ne parle même pas de l'usage abondant de clichés éculés (coucher de soleil, concours de tir, ciel étoilé, lonesome cow-boy).
Le scénario est aussi d'une faiblesse criarde. Pas une péripétie qu'on ne voie arriver à 10 km...
Au départ j'ai pu croire que la jeune actrice allait sauver le film à elle seule. Et puis d'une façon incompréhensible, son personnage, pourtant original et émouvant, s'efface progressivement pour laisser place à des archétypes sans relief.
Quant à la fin, elle est pitoyable et gâche le peu d'estime que le film pouvait susciter : maladroite, triste, lourdasse. Un succès au box-office qui fera la joie de TF1 en prime time, un fiasco artistique.
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