The immigrant
Le dernier film de James Gray est jaune. Il est aussi mauvais.
Je ne sais pas quelle mouche a piqué l'expérimenté directeur de la photo Darius Khondji pour appliquer de façon continue, ou presque, un filtre de tonalité jaune au dernier film de James Gray, mais l'effet obtenu est particulièrement immonde.
Vous allez me dire que je pinaille sur une question de forme, mais le film n'est pas simplement sépia (ou jaune) de par son image, il l'est aussi dans ses personnages et son scénario. Tout y est pitoyablement vieux, artificiellement suranné.
Détaillons un peu : Marion Cotillard parle polonais comme moi l'araméen ancien, le scénario a été vu mille fois, il a la délicatesse d'un coït d'éléphant sur un lit de porcelaine. On se demande où est passée l'art délicat et feutré que montre habituellement James Gray pour filmer les sentiments.
Ici, tout n'est que trivialité classique, la mise en scène sans aspérité comme le jeu des acteurs. Le film sent la naphtaline, à l'image de ses décors qui ressemblent beaucoup trop à ... des décors. Où est la sensualité des prostituées de Bertrand Bonello dans L'apollonide ? Je crains fort que la médiocrité innée de Guillaume Canet n'ait contaminé le génie naturel de James Gray, lors de leur collaboration sur le calamiteux Blood ties.
James Gray sur Christoblog : Two lovers / La nuit nous appartient
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