Omar m'a tuer
Avant d'aller voir Omar m'a tuer on peut fortement craindre le pensum moralisateur et démonstratif, ou le film à thèse rigoureux mais pénible.
La (bonne) surprise n'en est que plus agréable. Car si le film est bien clairement à décharge, il ne néglige pas la finesse, ni l'exploration psychologique des personnages.
Comme beaucoup de commentateurs avant moi, j'ai été littéralement soufflé par la performance de Sami Bouajila qui arrive à nous faire ressentir les sentiments d'Omar Raddad avec une finesse et
une conviction qui méritent ... un César ?
Le reste de la distribution est un peu moins convaincante, mais j'ai bien aimé le contrepoint offert par Denis Podalydes, qui nous laisse entrevoir un monde à l'opposé de celui d'Omar : celui des
riches et des puissants.
Le film est très instructif par ailleurs, et n'a franchement pas besoin d'en ajouter aux faits, déjà hallucinants en eux-mêmes, pour nous convaincre que ce procès ne s'est pas joué dans des
conditions normales.
D'un point de vue technique, on ne peut rien reprocher à la mise en scène. Elle est sobre, efficace. Le montage est particulièrement resserré, ce qui est assez rare pour être souligné. Le film
dure 1h25, pas un plan n'est superflu.
Roschdy Zem est en train de rencontrer son public, et c'est très bien, il le mérite. En ce samedi pluvieux la salle était pleine, et on sentait les gens concentrés, émus, tendus. Un beau moment
de vie, et de cinéma.
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