J'ai rencontré le diable
J'ai rarement vu un film qui m'a autant énervé que J'ai rencontré le diable, et pour la première fois de ma vie, j'ai failli quitter la salle avant la fin.
Le film de serial killer est un genre à part qui réserve sa part de très bons films (Seven, Zodiac, ou chez les coréens, The chaser, Memories of murder) et sa part de nanars. Le dernier film de Kim Jee-Woon appartient malheureusement à cette dernière catégorie.
Je vous résume le scénario, complètement barré : un agent secret dont la petite amie est découpée par un serial killer retrouve ce dernier, et décide de le faire souffrir. Pour cela il le laisse en liberté (?), lui fait bouffer une petite capsule qui permet de le suivre par GPS (et d'entendre ce qu'il dit de l'intérieur !?!), et le torture à chaque fois qu'il s'apprête à commettre un nouveau crime, tout en n'évitant pas que ce dernier fasse quelques autres victimes au passage, dont la soeur de sa petite amie (!?!). Bien fait pour ta gueule, pauvre looser, a-t-on envie de lui dire.
Tout cela fonctionne très bien jusqu'à ce que le serial killer découvre l'astuce et provoque (instantanément, en avalant quelques médocs ?!) ... une diarrhée, pour récupérer la capsule. Vous voyez le niveau ! Et dire qu'il aurait pu simplement vomir au bout de 5 minutes, ce qui aurait éviter notre long calvaire grotesque.
Tout est invraisemblable dans ce pitch idiot. Les personnages sont sans aucune consistance, les scènes de torture sont montrées avec une complaisance malsaine et les femmes sont menées à l'abattoir comme des brebis idiotes. Le tout est arrosé d'une morale à deux balles du genre "Il ne faut pas se comporter en monstre vis à vis d'un monstre".
Bref, 2h20 de sectionnage de talon d'Achille en gros plan, de membres humains rangés dans une chambre froide, de scène de cannibalisme et de têtes coupées qui roulent jusqu'aux parents de la victime : c'est trop pour moi. Ce n'est pas que le film me fait trop peur, c'est qu'il ne me le fait pas assez. Le degré d'empathie avec les personnages approche du 0 absolu, on a presque envie que les victimes se fassent zigouiller.
Les premiers films de Kim Jee-Woon (2 soeurs, A bittersweet life, Le bon, la brute et le cinglé) m'avaient laissés en grande partie perplexe, celui-ci me convainc que de tous les réalisateurs coréens dont les oeuvres sont visibles en occident, il est le moins intéressant.
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