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Christoblog

The hunter

Pour commencer, il faut signaler l'extraordinaire qualité de la mise en scène de Rafi Pitts. Un sens du cadre inouï, des associations chromatiques saisissantes, une photographie exceptionnelle, des décors filmés comme dans un rêve éveillé, un montage au cordeau, il n'y a vraiment rien à redire à l'aspect formel du film.

Malheureusement, Pitts s'avère aussi piètre scénariste que bon réalisateur. Car le synopsis du film tiendrait à l'envers d'un timbre-poste : un iranien voit sa femme et sa fille tuées par accident lors d'une manif, il se venge en tirant sur des flics au hasard.

Voilà. Une idée comme celle-ci permet de tenir 30 ou 40 minutes mais pas 1h32. Le film ne parvient pas à nous surprendre, ni à nous émouvoir, et le jeu mutique de l'acteur principal y est sûrement pour beaucoup.

Quand l'action se cantonne à la forêt (je ne peux pas trop en dire sous peine de déflorer l'intrigue finale), il me semble que le scénario dévisse vers le n'importe quoi improvisé, mais je peux me tromper.

En résumé : une réussite formelle, un échec narratif.

L'Iran sur Christoblog : cinéma iranien.

 

2e

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R
Un film quand même bien difficile d'accès, surtout avec un héros qui ne parle quasiment pas. Mais l'intérêt que je lui ai trouvé c'est qu'on peu à peu près tout interpréter de différentes façons, donc on nous laisse une grande liberté.
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H
Je te suivrai finalement sur la notation de ce film. Plusieurs passages sont pas mal réussis. Le jeu mutique de l'acteur principal (qui n'est autre que le réalisateur lui même), m'a plutôt convaincu... mais j'avoue que par moment (surtout au début) j'ai du un peu lutter pour ne pas m'endormir. La fin (dans la forêt) m'a par contre tenue en haleine, j'ai aimé la complexité des rapports entre les deux flics...
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P
Vu ! Même nombre d'étoiles que toi, mais sans doute pour d'autres raisons. Et puis je ne pense pas que la partie de forêt soit du n'importe quoi improvisé. C'est un peu long, certes, mais ça a du sens.
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B
Pas encore vu, mais je vais me dépêcher au plus vite !
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J
Je n'ai pas encore vu le film, mais à ce que j'en avais lu (et cru comprendre), la deuxième partie dans la forêt est une métaphore de Téhéran et de l'Iran: espace labyrinthique et forêt brumeuse, impression d'une surveillance permanente et d'enfermement. Le fait que les personnages se perdent bêtement dans la forêt en dit long sur l'état du pays. <br /> Voilà, je ne sais pas si ça peut t'aider à comprendre le scénario, qui n'est peut-être pas le point le plus important du film, j'imagine que Pitts a voulu faire passer quelque chose implicitement, à travers des symboles, étant très surveillé par la censure iranienne sur le plateau de tournage.
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