Foxfire
Lundi 3 décembre au Katorza, à Nantes, j'étais bien embêté. Laurent Cantet, qui est un cinéaste que j'aime, était là pour présenter son film, et ce dernier ne m'a pas plu.
Du coup, j'ai préféré partir à la fin de la séance, avant qu'il ne revienne. Les applaudissements étaient parcimonieux et je sentais que l'ambiance allait être pesante.
Foxfire raconte l'histoire d'un gang de fille qui sévit dans les années 50 au Etats-Unis.
Sous la conduite d'une chef charismatique, le gang commence par mener des actions féministes, punissant les pervers et les harceleurs. Cette partie est sympa, et on se dit : mais si toutes les filles du monde faisaient cela, ça commencerait à devenir franchement drôle !
Ensuite le gang fait des bêtise, sa leader part en prison et au retour, les filles fondent une communauté crypto-communiste dans une grande maison abandonnée. Manquant de ressources, elles en viennent à faire une grosse, grosse bêtise.
On suit tout cela sans déplaisir, mais sans grand intérêt non plus. Si le style de Cantet est assez reconnaissable (une caméra très proche des actrices, qui prend son temps, et qui oscille un peu), il manque au film les tensions incroyables qui irriguaient ses oeuvres précédentes. Ici rien n'accroche véritablement l'attention et je me suis surpris plusieurs fois à penser à des détails périphériques à l'histoire, du genre : "Mais pourquoi ne voit-on jamais aucune famille de toutes ces filles ?" ou "Cela aurait été intéressant de creuser les réactions de racisme de la petite communauté" ou "Ce rejet des hommes couvre-t-il une tendance homosexuelle collective ?".
Certains encensent l'actrice principale, Raven Adamson, que j'ai juste trouvé convenable, et qui tire à mon avis sa réputation d'un physique particulier de garçonne.
Cantet nous a dit en introduction avoir dédié 4 ans de sa vie à ce film, je ne serai donc pas plus dur que nécessaire.
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