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Christoblog

Le discours d'un roi

Colin Firth. Wild Bunch DistributionJ'avoue que je ne connaissais absolument pas l'histoire de George VI avant de voir ce film. C'est tout juste si le roi est évoqué dans la volumineuse biographie de Churchill que je viens de finir. Et si le défaut d'élocution de Winston est bien connu (et rappelé dans le film), celui du roi l'est beaucoup moins.

Tom Hooper et son scénariste réussissent donc le prodige de rendre passionnant la simple histoire d'un roi bègue et de son orthophoniste peu orthodoxe, en tenant en haleine le spectateur pendant presque 2 heures.

Ce prodige n'est possible que par la grâce d'un casting génial et en particulier d'un acteur extraordinaire, Colin Firth, qui réussit à distiller une émotion sourde dès sa première apparition, émotion qui ne nous quittera plus jusqu'au dernier plan.

Il parvient magnifiquement à incarner la royauté, dans le moindre de ses gestes. Il EST Georges VI, exactement comme Natalie Portman est Nina dans Black swan.

D'ailleurs, l'analogie entre les deux films ne s'arrête pas là. Dans les deux cas, que voit-on ? La volonté en lutte contre le corps, le combat de l'esprit et de la matière. Les deux films sont servis par une mise en scène intelligente, il est vrai beaucoup plus classique dans Le discours d'un roi. que dans le film d'Aronofski.

Et enfin, les deux films filent vers une représentation finale, qui est aussi un climax narratif, dans laquelle l'esprit finit par dominer le corps pour le meilleur, ou pour le pire.

 

4e

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J
Très beau film, un peu trop académique pour ma part, mais reste que la distribution et le casting sont parfaits.
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C
Je suis d'accord avec toi sur les "grimaces ridicules" de Cotillard... On était plus dans la singerie que dans un travail d'acteur. Mais en ce qui me concerne, le mot "performance" n'a rien de péjoratif. En tout cas, pas dans le cas de Colin Firth... Comme quoi, quand on ne parle pas de P Katerine, on peut trouver un terrain d'entente :)
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P
Absolument pas d'accord sur le côté performance à Oscar de Colin Firth. On est là dans un vrai et profond travail d'acteur, une véritable incarnation, rien à voir avec les grimages ridicules de Marion Cotillard...
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C
Le discours d'un roi est le parangon du film à Oscars. Tout est en effet parfaitement calibré pour lui permettre de triompher le 27 février prochain : une histoire vraie abordée sous l'angle de l'émotion, une reconstitution soignée et, surtout, une (magnifique) performance d'acteur.<br /> <br /> La mise en scène de Tom Hooper ne contient pas de réelles fausses notes. Mais elle est aussi sans surprise. Loin de moi l'idée de stigmatiser son classicisme. Je suis le premier à affirmer que ce n'est pas un critère suffisant pour dédaigner une œuvre. Et je me suis suffisamment fait le défenseur, sur d'autres blogs, d'auteurs dit académiques pour ne pas me livrer ici à cette critique. Cependant, là où une Jane Campion, par exemple, sait émouvoir avec subtilité (voir le magnifique Bright star), Hooper recourt ici à des effets un peu ostentatoires. C'est le cas de l'usage qu'il fait de la musique. Prenons la fameuse scène du discours. Trop présente, la partition de Beethoven accapare entièrement l'attention du spectateur, diluant ainsi le potentiel émotionnel du texte de l'allocution et du jeu de Collin Firth .<br /> <br /> Par instant, toutefois, Hooper se laisse aller à plus de fantaisie. Malheureusement, ses efforts de stylisation, faute d'être maitrisés, se révèlent assez souvent hasardeux. Ainsi, lorsque George VI quitte la salle d'accession pour se présenter devant les dignitaires du royaume, les prises de vue alternant plongées et contreplongées, censées rendre le malaise du nouveau souverain, sont pour le moins maladroites. Pourquoi cette théâtralité inutile ? Pour quelle raison le cinéaste n'a-t-il pas fait confiance au talent de son acteur ?<br /> <br /> Sur le fond, on pourra être dérangé par la tentation hagiographique de ce biopic. Car même si Hooper montre parfois le tempérament colérique du duc d'York, l'image que l'on nous donne de lui est tout de même un peu lisse. De plus, on regrettera que le cinéaste n'ait pas eu l'ambition d'approfondir davantage la question de la communication en politique. Ce n'était évidemment pas le thème du film, il n'empêche, cela lui aurait donné du corps. D'autant que le sujet s'y prêtait, puisque l'époque évoquée ici vit l'émergence de la radio et fut marquée par une opposition entre un roi bègue et un orateur terrifiant. Sur ce dernier point, on relèvera cependant la belle remarque (presque un peu envieuse) de George VI au sujet d'Hitler : Au moins, lui, il sait parlé.<br /> <br /> Malgré tout, Le discours d'un roi est un spectacle humainement touchant, car porté par des acteurs en état de grâce. Colin Firth est réellement habité par son personnage rongé par des responsabilités qui l'écrasent. Aussi serait-il étonnant que l'Oscar lui échappât. Geoffrey Rush est également parfait. Et l'on est heureux de voir qu'il est descendu -hélas, temporairement !- du Black Pearl. Helena Bonham Carter, dans un registre plus sobre que ses dernières prestations, et enfin à visage découvert (après La planète des singes, Sweeney Todd, Alice au pays des merveilles ou Harry Potter, on finissait par ne plus savoir à quoi elle ressemblait !) illumine cette histoire par sa beauté. Ce film nous offre aussi le grand plaisir de revoir Claire Bloom, inoubliable interprète de Thérèse Ambrouse dans Limelight, ici dans la rôle de la reine Mary. Timothy Spall en Churchill est en revanche moins convaincant. Sans doute un problème de ressemblance...<br /> <br /> Au final, Le discours d'un roi est un film agréable et raffiné, bien qu'un peu trop sage.
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B
Je suis beaucoup moins enthousiate que vous. Bon film, mais sans plus. Il est très long pour accoucher d'une souris. Geoffrey Rush est en effet la belle grande surprise, plus que Cllin Firth. Pas inoubliable.
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