Bright star
Comment filmer l'Amour ?
Hum, pas si facile. On élimine vite fait l'idée même des Twilight (de toute façon, je ne les ai même pas vu), et on se repose la question. Oui, comment filmer l'Amour qui ne soit pas le sexe (car alors on pourrait évoquer Lady Chatterley de façon évidente, qui partage en plus bien des points communs avec Bright Star : le panthéisme, la sensualité, une femme à la réalisation) ?
Finalement, il n'existe pas beaucoup de films qui prennent le parti de traiter de ce sujet - et d'aucun autre.
Bright star arrive à se construire autour de l'idée de l'Amour d'abord grâce à une actrice en tout point exceptionnelle : Abbie Cornish, qui parvient à passer de la fofolle éprise de fanfreluches à l'amoureuse prête à mourir avec une grâce incomparable, dure comme un silex, impitoyable dans sa volonté farouche d'aimer, son désir physique - au sens corporel (mon corps a décidé d'arrêter de respirer) et non pas sexuel.
Le film se distingue par la grâce d'une mise en scène épurée, sensuelle, dans laquelle les textures, les sensations, les odeurs sont magnifiées (les robes, un brin de laine filmé en gros plan dans le chas d'une aiguille dès le premier plan, les papillons, les fleurs, le froid, la pluie, etc...).
Même si les seconds rôles sont un peu en retrait de l'actrice principale (Keats est moins charismatique) le tout reste très appréciable, agréablement ennuyeux dans ses langueurs. Retour gagnant pour Jane Campion.
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