Les amours imaginaires
Les amours imaginaires est une petite chose pimpante, qui va plaire aux amateurs de friandise.
Le bonbon est sucré, coloré, avec juste un peu d'amertume. Le résultat n'est pas désagréable.
Xavier Dolan emprunte à beaucoup de monde dans ce film : à Wong Kar Wai le ralenti amoureux et le battement de cil de 3 secondes, à Gus Van Sant la manie de filmer les gens marchant par derrière, à Gregg Araki une scène (celle de la pluie de marshmallows), à Christophe Honoré Louis Garrel (un faux blond, puis le vrai), à Almodovar ses couleurs et ses rouges à lèvres, à Audrey Hepburn son sourire, etc.... Je trouve qu'il ne fait pas preuve en cela d'une grande maîtrise et ne fonde pas un style très personnel. Le résultat est fait de bric et de broc, répétant des recettes à satiété (zoom avant arrière saccadé, filtre de couleurs...). L'émotion n'est jamais venue en ce qui me concerne, même dans les témoignages de personnes étrangères à l'histoire, un procédé beaucoup plus réussi dans Poetry.
Finalement ce qui m'a le plus plu dans le film ce sont les acteurs. Dolan lui-même est très bien. Il a de bonnes chances de rejoindre dans cette catégorie des acteurs-réalisateurs de talent : Allen, Moretti, Eastwood.
Monia Chokri est excellente, vintage jusqu'au bout des ongles, très "nouvelle vague". Niels Schneider m'a énervé, ses airs ne m'ayant jamais convaincu et son personnage ne crédibilisant pas le scénario.
Certaines scènes sont amusantes (les deux ruptures, la visite de la mère), caustiques sans être véritablement cruelles.
Une oeuvre de jeunesse, à mon avis en mode mineur, d'un cinéaste dont on devine qu'il peut beaucoup plus.
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