Les tournesols sauvages
Jaime Rosales est sûrement le réalisateur espagnol le plus sous-estimé en France.
Son cinéma est en effet d'une sensibilité rare et d'une grande qualité formelle.
Dans ce film, le Catalan s'attache à faire le simple portrait d'une jeune mère célibataire de notre temps, pleine d'énergie mais pauvre en moyens, et lestée par deux enfants.
On suit avec intérêt les tentatives de la jeune femme pour se rapprocher de trois hommes différents : un culturiste potentiellement violent, le père de ses deux enfants, puis un homme sensible déjà père lui aussi.
S'il ne se passe pas grand-chose d'un point de vue narratif, la qualité du portrait est telle que le film laisse finalement une trace sensible dans l'esprit du spectateur, séduit par l'énergie interne du personnage de Julia, joué par l'excellente Anna Castillo, qui irradie la pellicule, et par le sentiment de spontanéité naturelle qui ruisselle de chaque plan.
Les tournesols sauvages réussit un mélange parfait de réalisme cru et de sensibilité intelligente, captant les variations d'humeur des différents personnages en seulement quelques plans, parfois zébrés d'audacieuses ellipses.
Un très beau film.
Jaime Rosales dur Christoblog : Petra - 2019 (***)
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