Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #jaime rosales

Les tournesols sauvages

Jaime Rosales est sûrement le réalisateur espagnol le plus sous-estimé en France.

Son cinéma est en effet d'une sensibilité rare et d'une grande qualité formelle.

Dans ce film, le Catalan s'attache à faire le simple portrait d'une jeune mère célibataire de notre temps, pleine d'énergie mais pauvre en moyens, et lestée par deux enfants.

On suit avec intérêt les tentatives de la jeune femme pour se rapprocher de trois hommes différents : un culturiste potentiellement violent, le père de ses deux enfants, puis un homme sensible déjà père lui aussi. 

S'il ne se passe pas grand-chose d'un point de vue narratif, la qualité du portrait est telle que le film laisse finalement une trace sensible dans l'esprit du spectateur, séduit par l'énergie interne du personnage de Julia, joué par l'excellente Anna Castillo, qui irradie la pellicule, et par le sentiment de spontanéité naturelle qui ruisselle de chaque plan.

Les tournesols sauvages réussit un mélange parfait de réalisme cru et de sensibilité intelligente, captant les variations d'humeur des différents personnages en seulement quelques plans, parfois zébrés d'audacieuses ellipses.

Un très beau film.

Jaime Rosales dur Christoblog : Petra - 2019 (***)

 

3e

Voir les commentaires

Petra

Il faut sans nul doute avoir l'esprit un peu tordu pour imaginer un tel film (et pour l'aimer aussi, je suppose).

Cela commence comme une chronique bourgeoise sous prozac : une jeune femme très avenante arrive comme stagiaire chez un célèbre artiste pervers narcissique.

On se doute assez vite que quelque chose d'anormal sous-tend leur relation, mais on est bien en mal d'imaginer les rebondissements retords et spectaculaire que le réalisateur va nous infliger pendant 1h47, à travers un montage compliqué qui alterne sept périodes dans un beau désordre chronologigue.

Petra est un film glacial et intellectuel, dans lequel la jouissance réside dans l'assemblage minutieux d'un puzzle diabolique, servi par une mise en scène fluide qui aime à filmer les espaces vides, semblant surprendre presque par hasard les interactions entre personnages. 

J'ai aimé la construction et le brio glacé du film. Le fait qu'il soit dénué d'émotions ne m'a pas dérangé. J'ai pourtant quelques scrupules à le conseiller : il y a chez Jaime Rosales l'aspect glacial d'Haneke allié à la stimulation intellectuelle de Farhadi, le tout sous influence de la tragédie grecque. Pas évident que le croisement plaise au grand nombre.

 

3e

Voir les commentaires