Journal de Cannes 2022
28 mai
Ultimes séances de rattrapage. Le bleu du caftan (2/5), de Maryam Touzani, présente beaucoup de points communs avec son film précédent, Adam : huis clos, visages filmés en gros plans, sensualité dans la façon de filmer les peaux, étude de l'évolution des sentiments. Le film décrit un trio : Halim, qui fabrique des caftan et est homosexuel, sa femme en fin de vie, et un jeune apprenti beau comme un Dieu. Malgré beaucoup de qualités, je trouve que tout est trop appuyé dans le film, qui est trop long.
Et pour finir, 41 ème projection à Cannes qui me permet d'avoir vu l'intégralité des 21 films en compétition, Pacifiction (Tourment sur les îles) (1/5), dont Libération, entre autres, fait sa Palme d'or. Ce pensum dure 2H45 et regroupe la plupart des éléments que je déteste dans un certain cinéma d'auteur auto-centré : une façon de s'étaler sans sembler se soucier une seconde du spectateur, un refus de donner les clés de ce qui est montré, des éléments plaqués sur un récit de façon totalement artificielle (les scènes de boites de nuit). Une sorte d'onanisme cinématographique, qui ne possède même pas l'excuse de la beauté plastique que peuvent revendiquer Malick ou Wheerasethakul.
A l'année prochaine !
27 mai
Je rattrape ce matin un très beau film de la Semaine de la critique, Dalva (4/5) d'Emmanuelle Nicot. Le film suit l'itinéraire d'une jeune fille de douze ans qui a été séquestrée et abusée par son père de 5 à 12 ans, à partir du moment où elle est soustraite à l'influence de ce dernier. L'interprétation de la jeune Zelda Samson est incroyable de justesse. Un film sec, ramassé, brillant.
Je reprends ensuite le fil de la compétition avec le nouveau Kelly Reichardt, Showing up (1/5). Je ne comprends toujours pas ce que cette cinéaste minimaliste a à nous dire. Sur une échelle de l'ennui de 1 à 10, je mets 9,5 à cette chronique qui nous montre une artiste en chaussettes essayer de prendre une douche et de soigner un pigeon.
Un petit frère (4/5), de Léonor Serraille est au contraire une ample fresque très abordable, qui donne à voir l'itinéraire en France d'une femme et ses deux fils, arrivés de Côte-d'Ivoire en 1989. Beaucoup de justesse et une grande qualité d'écriture, parfait pour terminer en beauté une compétition. Le nouveau Hirokazu Kore-Eda, tourné en Corée avec des acteurs coréens, est une nouvelle variation sur la notion de famille. Les bonnes étoiles (5/5), connu à Cannes sous le nom de Broker, est un petit peu moins puissant qu'Un air de famille, mais il touche souvent au coeur, mêlant avec beaucoup de grâce ironie douce, émotion feutrée et rebondissements inattendus.
26 mai
Retour à la compétition avec Leila's brothers (5/5), de l'iranien Saeed Roustaee (La loi de Téhéran). Un film fleuve (2h45 quand même), mais qui passe plus vite que certains films d'1h30. Il faut imaginer l'ambiance de la série Succession dans une famille iranienne modeste, avec des intrigues dignes de Farhadi. Grand film intimiste et politique, cette fresque familiale devient ma Palme d'or à ce stade de la compétition.
Stars at noon (3/5) de Claire Denis, est plutôt une réussite. Margaret Qualley et Joe Alwyn forme un couple très convaincant, qui confrontent leurs deux opacités dans un Nicaragua moite et gangrené par toutes sortes d'intrigues politiques auxquelles on ne comprend pas grand-chose, mais ce n'est pas grave. Avec une BO merveilleuse de Tindersticks. Enfin Close (4/5), le deuxième film de Lukas Dhont, l'auteur du formidable premier film Girl. Dhont film merveilleusement bien l'amitié de deux jeunes garçons de 13 ans. Un cinéma d'une grande finesse, qui pourrait trouver sa place au Palmarès. On devrait retrouver ce réalisateur de très nombreuses fois à Cannes dans l'avenir, il n'a que 31 ans et produit déjà des films de toute beauté.
25 mai
Pas de compétition pour aujourd'hui, mais un petit tour dans les sélections parallèles. A la Quinzaine, le nouveau film de Thomas Salvador, La montagne (1/5) m'a beaucoup déçu. L'idée d'un homme qui va dans la montagne et ne veut / peut plus en descendre était sympa, mais l'aspect surnaturel ajouté n'apporte rien au final, au contraire. Je passe à la clôture de la Semaine pour Next Sohee (3/5), de July Jung, dont j'avais beaucoup aimé A girl at my door. Ce deuxième film est une charge violente contre la façon dont la société coréenne traite ses jeunes sur le marché du travail. Bien qu'un peu long, la projection est agréable, notamment grâce aux actrices, parmi lesquelles la formidable Doona Bae.
A Un certain regard, Mediterranean fever (3/5) de la palestinienne Maha Haj est un joli film sur une amitié entre un malfrat et un écrivain dépressif. Bien écrit (un peu long, mais c'est une maladie générique à Cannes cette année) et bien joué, le film est étonnant, jusqu'au retournement final. Elia Suleiman et les frères Nasser sont dans la salle, solidarité palestinienne oblige.
Enfin je rattrape Godland (2/5) de l'islandais Hlynur Palmason (Un jour si blanc). Certains s'extasient sur cet exercice de style hyper stylisé qui décrit le périple d'un prêtre danois en Islande au XIXème siècle : format carré, absence presque totale de dialogue pendant la première partie du film, paysages grandioses, action réduite à sa plus simple expression, longueur excessive (2h23). Je n'ai pas été sensible du tout à la démarche du réalisateur, même si la qualité de la photographie est en effet incroyable. Pour ceux qui ont aimé des films comme La dernière piste ou Jauja.
24 mai
Début de journée à Un certain regard. Retour à Séoul (4/5), de Davy Chou, est un très beau film sur la recherche de ses origines par une Française adoptée en Corée. Le film est à la fois ample, précis et émouvant. L'actrice est formidable.
Les frères Dardenne, dans Tori et Lokita (2/5) appliquent une recette éprouvée : accumuler un maximum d'humiliations sur les deux personnages de migrants jusqu'au drame, et sans possibilité de s'échapper. C'est peut-être efficace pour dénoncer la façon dont les migrants sont traités en Europe, mais cela ne fait pas un bon film, tout juste un manifeste pour une ONG. Heureusement que les deux interprètes principaux sont très bons.
La suite est plus réjouissante. Je parviens à entrer dans le GTL pour la cérémonie du 75ème anniversaire. Une centaine de sommités du cinéma mondial sont là, je ne peux pas tous les citer. C'est devant ce parterre de réalisateurs incroyables (14 palmes d'or pour les présents) que Louis Garrel à la lourde tâche de présenter son film, L'innocent (4/5). Heureusement pour lui le film est très bon, c'est la comédie dramatique dont le festivalier épuisé à besoin à l'approche du sprint final. La salle a éclaté de rire à de nombreuses reprises - et moi aussi.
Fin de soirée avec Nostalgia (4/5) de l'italien Mario Martone, avec l'excellent acteur Pierfrancesco Favino (Le traître), qui pourrait bien ici espérer un prix d'interprétation. On suit un italien qui revient à Naples quarante ans après en être parti, et qui se frotte à son ancien meilleur ami, devenu boss du quartier pour la Camorra. C'est efficace, et surtout c'est un magnifique portrait de la cité napolitaine.
23 mai
Enorme journée aujourd'hui avec 5 films, 2 montées des marches en soirée et beaucoup d'émotions. Cela commence à la Quinzaine avec le nouveau film de Léa Mysius, Les cinq diables (3/5), un drama familial teinté de surnaturel. Cela commence très bien avant de s'affadir un peu. Le film paraît trop écrit. Adèle Exarchopoulos est là avec toute l'équipe du film.
On continue à Un certain regard avec un film turc, Burning days (2/5), de Emin Alper. Cela se situe quelque part entre Zvyaguintsev et Nuri Bilge Celan, avec beaucoup moins de finesse et de talent. Cette critique de la société turque est pleine de bonnes intentions, mais un peu naïve.
J'arrive ensuite au GTL pour un trois à la suite. Je ne me serais jamais attendu à adorer le film de Valéria Bruni-Tedeschi, Les amandiers (5/5) ! Ce portrait de groupe est magnifique. Il saisit les spécificités du métier d'acteur, il dresse un portrait sans concession mais passionnant de Patrice Chéreau, et il restitue à merveille l'ambiance des années 80. Le casting est au top. Les amandiers, c'est tout ce que le cinéma peut apporter : des infos, des émotions, des sensations. J'attendais beaucoup (sûrement trop) du nouveau film de Park Chan-Wook, Decision to leave (3/5). La mise en scène est comme d'habitude souveraine, et le scénario excelle à rendre compréhensible une histoire très complexe, mais le film est un peu long et moins spectaculaire que Mademoiselle, par exemple. Eventuellement un prix du scénario ou de la mise en scène.
Pour finir, j'obtiens miraculeusement un billet pour Les crimes du futur (1/5), de David Cronenberg. Je n'aime pas du tout le film que je trouve compassé, artificiel et finalement pauvre en cinéma. Les concepts qu'évoquent les personnages (par ailleurs tous assez mal joués) sont finalement plus intéressants que le film lui-même. Mais le spectacle autour de moi, dans un carré de 20x20 sièges est d'anthologie : outre Léa Seydoux et Kristen Stewart, je vois Guillermo del Toro se lever pour applaudir Cronenberg, Claude Lelouch de lever pour laisser passer Sharon Stone rejoindre sa place, Nuri Bilge Ceylan arriver avec son fils, Chiara Mastroianni saluer Rebecca Zlotowski, Félix Moati se pointer sans costard et s'assoir non loin d'Agnès Jaoui, Vincent Cassel présenter son billet à l'ouvreuse juste avant moi, etc. J'ai rarement vu un parterre de cette qualité.
22 mai
Trois films en compétition à la suite aujourd'hui. Dans Triangle of sadness (3/5), Ruben Ostlund poursuit dans la veine qui lui a déjà donné une palme d'or (The square) : se moquer avec causticité des petits travers de notre société, et des grands aussi. C'est souvent très bien vu, et parfois hilarant, mais comme ses personnages sont réduits à des caricatures sans épaisseur, l'impression finale est celle d'une superficialité un peu creuse, d'une farce potache.
Autre palmé, Cristian Mungiu ne pourra lui sûrement jamais être accusé d'être superficiel. RMN (3/5) est magnifiquement réalisé, mais un peu moins bien écrit que ses oeuvres précédentes. Le film aborde beaucoup de thèmes qu'il ne traite pas complètement, avant de se concentrer sur un tableau de la xénophobie ordinaire dans un petit village roumain. Une scène de 15 minutes, en plan-séquence fixe et avec une petite centaine de figurants, est magistrale. Holy spider (5/5), qui sortira en France sous le nom de Les nuits de Mashhad, est une oeuvre coup de poing d'Ali Abbasi, cinéaste iranien vivant en Suède, dont j'avais adoré le film précédent, Border. On suit un tueur en série fou d'Allah, qui s'en prend aux prostituées. C'est rugueux, très rythmé et frontal. On devrait le retrouver au palmarès, si les scènes de violence n'effraient pas le jury.
Pour finir en douceur, Don Juan (3/5) de Serge Bozon démontre surtout le talent immense de Virginie Efira, et celui de Tahar Rahim chanteur. L'univers décalé et très formel de Bozon trouve dans cette histoire mélancolique et triste un parfait terrain, je trouve, bien plus que dans le registre de la comédie grinçante. Le film est descendu par tout le monde ou presque.
21 mai
La journée commence avec Frère et soeur (2/5), qui m'a déçu. Je reviendrai très bientôt sur ce film, qui est une parodie de Desplechin par Desplechin. Étonnant de voir le contraste entre les critiques "parisiennes", dithyrambiques si on en croit Allociné (4,3 de moyenne !), et l'accueil glacial de la Croisette (il y aurait eu des ricanements pendant la projection presse).
Pamfir (5/5) est un coup de coeur. Le film est ukrainien mais n'a rien de politique. Il s'agit d'une sorte de tragédie grecque en forme de western slave, servi par une mise en scène d'une élégance rare. Un film que j'aurais volontiers vu en compétition dans l'officielle. Le nom du réalisateur est à retenir, et pas seulement si on joue au scrabble : Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk. Je continue à la Quinzaine avec Sous les figues (2/5) de la tunisienne Erige Sehiri, rayonnante dans la salle avec son casting non professionnel. Le film est un portrait de la jeunesse tunisienne, solaire, énergique et anecdotique, le temps d'une journée de cueillette de figues.
Pour finir, dans une salle archi-comble du Cineum, un des évènements de cette édition, le nouveau film de George Miller, Trois mille ans à t'attendre (3/5). C'est du divertissement de très bonne tenue, servi par un duo admirable (Tilda Swinton et Idriss Elba), qui loue les pouvoirs de l'imagination. Ca fait plaisir de voir du cinéma grand public qui quitte le sillon Marvel pour retrouver le plaisir des Mille et une nuits.
20 mai
Retour à la compétition aujourd'hui avec pour commencer le superbe Armageddon time (5/5) de James Gray. Très bien accueilli par la Croisette, c'est ma première Palme d'or potentielle. Le James Gray des débuts (jusqu'à Two lovers) revient dans ce film délicat, fluide et très bien réalisé, qui mélange la chronique intime et l'exploration du racisme chronique américain. Magnifique.
EO (4/5) (on peut traduire par Hi-Han) du polonais Jerzy Skolimovski est quant à lui le premier film complètement barré de l'édition 2022. iL s'agit de suivre la trajectoire d'un âne de son point de vue, en explorant la grandeur de la nature et la bêtise cruelle des hommes. Il y a une idée de cinéma toutes les 2 minutes, et c'est comme si Lynch croisait Kaurismaki. Troisième film à la suite au GTL, Boy from heaven (2/5) du réalisateur suédois d'origine égyptienne Tarik Saleh (Le Caire confidentiel) m'a déçu. Si l'histoire est intéressante (un jeune étudiant est entraîné dans une guerre de succession à la tête de la prestigieuse université coranique Al Azhar du Caire), le traitement est trop plat, et le scénario m'a semblé bâclé. Un produit trop formaté "compétition cannoise" à mon goût.
Enfin, direction Debussy pour le nouveau film d'un réalisateur que j'aime beaucoup, Dominik Moll. La nuit du 12 (4/5) est une sorte de Zodiac franchouillard, sur une affaire d'homicide non résolue à Saint-Jean de Maurienne. C'est captivant et excellemment joué par Bastien Bouillon et Bouli Lanners. La projection est marquée par un évènement rarissime : devant le manque de sous-titres anglais une partie du public fait interrompre la séance, qui repartira quelques minutes plus tard !
19 mai
Rodeo (4/5), premier film de la Française Lola Quivoron, était très attendu. Le film nous fait pénétrer dans le monde méconnu des adeptes de cross-bitume. L'héroïne principale (qui m'a beaucoup fait penser à celle du film American Honey) suit un parcours initiatique entre délinquance et quête de soi-même. C'est très bien fait, même si la fin m'a laissé perplexe.
Harka (3/5) m'a ensuite emmené en Tunisie. Le réalisateur qui vit aux USA, Lotfy Nathan, imprime une efficacité toute américaine à ce tableau d'un jeune tunisien qui va finir par s'immoler par le feu. Le tableau de la société tunisienne est glaçant. A la Quinzaine, Philippe Faucon propose Les harkis (2/5), qui décrit de façon un peu académique et sans grand enjeu dramatique les dilemmes des supplétifs algériens qui aidèrent l'armée française. Intsructif et très bien photographié, sans être génial. Après Tirailleurs, on dirait que le cinéma français a envie de se frotter à son passé colonial...
Le film du couple belge Félix Van Groningen et Charlotte Vandermeersch, Les huit montagnes (4/5) est plus sage que les films précédents de Van Groningen (La merditude des choses, Alabama Monroe). Format carré, écoulement lent du temps, paysages alpestres magnifiquement filmés, un sujet finalement peu montré au cinéma (l'amitié masculine comme sens à sa vie). Le film est un poil trop long (2h27) et pas toujours de très bon goût, mais il est beau et je me suis laissé emporté par l'évolution des personnages. La presse n'a pas aimé du tout.
18 mai
A peine arrivé, je trouve par miracle en quatre minutes chrono une place pour le premier film en compétition, La femme de Tchaïkovski (2/5), de Kiril Serebrennikov. Si la caméra est nettement moins agitée que dans La fièvre de Petrov (ce n'est pas difficile), la mise en scène reste virtuose. C'est intéressant, mais assez froid et surtout très long (2h30). Il faut dire que le sujet est un peu austère : l'amour obsessionnel et aveuglé d'une jeune femme pour un homme qui n'en voulait pas (le musicien était homosexuel, et pas vraiment sympa avec son épouse).
Je glisse ensuite dans la salle Debussy pour l'ouverture d'Un certain regard. Tirailleurs (3/5) est présenté par l'équipe du film au complet, dont un Omar Sy rayonnant et très ému. Le film raconte la première guerre mondiale du point de vue des tirailleurs sénégalais. C'est bien fait sans être génial, et le scénario aborde beaucoup de sujets intéressants. Dans la lignée d'Indigènes, qui avait été aussi présenté à Cannes.
Pour finir, direction le théâtre Croisette pour l'ouverture de la Quinzaine. Je n'avais pas aimé son film précédent (Martin Eden), mais Pietro Marcello réussit ici à me convaincre avec pourtant des ingrédients similaires : un jeu constant et déstabilisant sur les différentes textures d'image, une sorte de romantisme rude et mal dégrossi, un vérisme parfois très cru. La réussite de L'envol (4/5) tient dans son très beau portrait de jeune fille, associé à une poésie diffuse. Un film étonnant et profond.
17 mai
Comme j'en ai pris l'habitude depuis plusieurs années, le Festival commence pour moi à distance, je ne rejoindrai la Croisette que demain. Après le feu d'artifice que constituait Annette en ouverture l'année dernière, cette édition s'ouvre sur un mode plus mineur, mais qui célèbre à sa façon, modeste et réjouissante, la magie du cinéma.
Coupez ! (4/5) de Michel Hazanavicius, est un kick off parfait, habilement construit, remake du film récent Ne coupez pas !, du japonais Ueda. On découvre tout d'abord une série Z japonisante d'une demi-heure, avant d'assister intrigué à des flashbacks qui nous font voir l'envers du décors. C'est simple, très bien écrit, et servi par des acteurs qui ont l'air de bien s'amuser. Les seconds rôles sont parfaits, Jean Pascal Zadi en tête. Une ouverture pétillante en forme de déclaration d'amour à l'amateurisme et au septième art.
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