A beautiful day
A beautiful day est d'une grande beauté formelle.
Pas un plan n'est inutile, mais contrairement à la plupart des films, dans lesquels la succession des plans fait avancer l'action, il s'agit plutôt ici de décrire le plus précisément possible l'état psychologique du personnage.
Joaquin Phoenix, surpuissant, trouve ici sans contestation possible le rôle de sa vie. Il évolue en douceur, comme un chat, silencieux, calme, implacable, même pas haineux. Il fait vraiment peur, y compris dans des scènes d'empathie surréalistes (celle où il tient la main de sa victime en train d'expirer par exemple).
La violence contenue dans le film, dont la presse fait grand cas, n'est finalement qu'allusive. On ne voit pas vraiment de sang et les scènes de massacre ne sont montrées qu'indirectement (caméra de surveillance, reflets) quand elle ne font pas carrément l'objet d'ellipses.
Le film respire l'intelligence, et tout y est techniquement parfait : montage, son, photographie, cadres, scénario, seconds rôles (la mère), utilisation des décors. Seul petit bémol dans l'appréciation : les flash-backs, que je trouve un peu moins bons que le reste du film.
Une belle réussite, empreinte d'une curieuse douceur. Un film sec mais pas aride.
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