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Christoblog

Métamorphoses

Adapter l'oeuvre d'Ovide (12000 vers !) dans un décor de bordure d'autoroute et de parking désert du sud de la France : voilà le genre de défi que seul Honoré peut oser. Et réussir. 

Le film est décomposé en trois parties. La première, que j'ai trouvé vraiment excellente, conte l'enlèvement d'Europe par Jupiter, la seconde se concentre sur la figure de Bacchus, et la dernière sur celle d'Orphée - dont l'aspect christique est ici évident. Les trois comprennent des digressions étonantes (connaissez vous Penthée, Edmus ou Hippomène ?).

L'impression d'ensemble que dégage le film est pour moi celle d'une plongée dans l'inquiétante altérité des Dieux. En les représentant sous forme d'hommes et de femmes à peu près normaux (quoique), Honoré parvient à l'aide de son scénario et de quelques procédés subtils de mise en scène à nous les faire ressentir comme étrangers. Tout le film baigne donc dans une atmosphère étrange dans laquelle le plus trivial semble de façon indissoluble lié au divin : Narcisse joue au basket, Jupiter conduit un poids lourds.

Honoré parvient donc à la fois à surprendre, à impressionner (terribles bacchantes saisies dans un plan sidérant en train de dévorer un homme), à intéresser et à plaire. 

 

3e

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