Under the skin
Under the skin est un film protéiforme, qui m'a inspiré des sentiments assez divers.
Son introduction lente et mystérieuse m'a d'abord intrigué. Il y a un peu des mouvements de vaissaux spatiaux du 2001 de Kubrick dans les visions cosmiques que propose Jonathan Glazer.
L'atterissage de l'alien dans le corps de Scarlett Johansson fait l'objet d'une scène d'une beauté stupéfiante. A ce moment là on pense alors peut-être tenir un chef d'oeuvre. Les pérégrinations qui suivent sont malheureusement un peu lassantes dans leur répétitivité : l'alien traque des hommes solitaires, les attire, puis vole leur peau lors d'une cérémonie étrange. Parfois dérangeantes (l'épisode Elephant man), parfois insipides (la rencontre amoureuse téléphonée), les péripéties de notre ami étranger ennuient, charment ou agacent.
Vers la fin, le film prend encore un autre tournant, évoluant vers une sorte de survival en forêt, façon Delivrance enneigé. Le film se finit alors dans une sorte de déflagration narrative avec la révélation de qui se cachait dans la peau de Scarlett : il est encore à ce moment-là stupéfiant, et en même temps trop démonstratif.
Au final, Under the skin est un exercice de style à la fois envoutant et ennuyeux, naïf et profondément original. Il mérite d'être vu.
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