Les merveilles
Si je faisais un concours des films qui m'ont le plus ennuyé, Les merveilles disposerait de sérieux atouts.
D'abord, je l'avoue, j'ai dormi durant sa projection à Cannes. Alors, allez-vous me dire, de quel droit puis-je juger le film ? Mais à l'inverse, le film ne m'a-t-il pas lui-même anesthésié, sachant que même à Cannes, je m'endors rarement ?
J'ai dormi. Mais pour mon excuse, on voit des gens dormir dans Les merveilles. On voit aussi des gens manger, et participer à une émission de télé. On voit aussi (il me semble) des abeilles et Monica Belluci en animatrice égyptienne. Mais je n'en suis pas certain, tant le projet d'ensemble m'a échappé.
Le grain de l'image est très moche. Je me souviens avoir pensé que je voyais les films super 8 d'une lointaine tante italienne un peu défoncée, en ne comprenant rien à ce que je voyais : des phares dans la nuit, un trampoline, des artisans charcutiers.
Il y avait peut-être un sens à toutes ces images projetées vers moi. Mais lequel, je ne sais pas trop : au milieu de ma torpeur n'a surnagé qu'un inénarrable ennui, baigné dans un océan d'incompréhension ensommeillée.
Bonne nuit.