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Christoblog

Le décalogue (1 à 5)

Petits moyens, grande ambition.

Tourné pour la télévision polonaise en 1988, le Décalogue est l'oeuvre creuset de Kieslowski. Son épicentre en est l'âme humaine : que veut-elle, que peut-elle, que vaut-elle ?
Très peu vu par les cinéphiles, le Décalogue est pourtant une oeuvre majeure du cinéma mondial.

1 : Un seul Dieu tu honoreras

Magnifique premier opus. Un petit garçon est élevé par son père (qui ne croit pas en Dieu mais dans les mathématiques) et sa tante (qui elle croit en Dieu). Celle qui y croyait, celui qui n'y croyait pas... Le petit acteur est extraordinaire et le lien avec son père est très fort. L'émotion est incroyable dans les 20 dernières minutes et tout l'art de Kieslowski éclate dès ce premier film : mélange parfait de sensualité et d'intelligence, symbiose de la mise en scène et du scénario. Les enseignements moraux sont inexistants, il n'est pas dans l'intention du réalisateur de démontrer ou d'illustrer le commandement en question. Reste un belle histoire émaillée d'évènement troublants, voire surnaturels (l'ordinateur, le personnage au bord du lac, la mort du chien), en contraste complet avec une Varsovie plus grise que grise.

2 : Tu ne commettras point de parjure

Une femme. Son mari est gravement malade. Elle est enceinte, mais pas de lui. Doit elle avorter ? Sa mort éventuelle change-t-elle sa décision ? Quelle responsabilité porte le médecin qui suit le mari ? Dans cette deuxième livraison, un peu moins intense que la première, Kieslowski réussit toutefois une fois de plus à nous captiver dans un premier temps par les visages, les voix, les cadres, puis à partir de la demi-heure environ par le scénario, et enfin par la chute. Comme si un puzzle savant se mettait progressivement en place sous nos yeux.

3 : Tu respecteras le jour du seigneur

Pour cet opus, Kieslowski s'éloigne résolument du commandement en question, il faut dire assez spécifique. Le jour du seigneur, c'est la nuit de Noel. Je ne dirai rien de l'intrigue cette fois : comme dans D2 il faudra attendre la toute fin pour tout comprendre. Ce qui est intéressant, c'est la violence des sentiments et des images, qui tranche avec les deux premiers volets. Ici on montre un cadavre (dans D1, l'ellipse était totale - et admirable), on joue avec sa vie, on ment effrontément. On croise dans les premières secondes le principal personnage de D1 : comme chez Balzac, les personnages vont et viennent dans un grand tableau d'ensemble, il s'agit d'illustrer la vaste comédie humaine. Et toujours cette mise en scène et cette direction d'acteurs virtuose.

4 : Tu honoreras ton père et ta mère

Cet épisode est assez différent des 3 premiers. Son intrigue semble au départ plus claire que les autre, en réalité elle possède des doubles fonds, évidemment. On aperçoit dans l'ascenseur au début le médecin de D2 si je ne me trompe pas. L'énigme de ce qu'on contient la lettre nous tient en haleine jusqu'à la fin, même si la chute m'a paru un peu décevante.

5 : Tu ne tueras pas

Pour moi le chef-d'oeuvre du Décalogue, et un chef-d'oeuvre tout court du cinéma mondial. Des personnages dessinés avec une maestria fantastique, des scènes d'assassinat montrée d'une façon insoutenable, une image travaillée à l'extrême avec cet effet jaunâtre et obscurci sur les bords, un montage aux lignes temporelles entrecroisées, tout est superbe dans ce film. Le plus puissant réquisitoire contre la peine de mort qui existe et un des plus beaux moments de cinéma jamais vu. Une version long métrage de cet opus est sortie au cinéma.

 

... la suite Décalogue 6-10


 

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C
@ Tom<br /> <br /> Ah, enfin quelqu'un sensible à mon article sur le Décalogue, chef d'oeuvre absolu, merci pour ton message, ça fait chaud au coeur !
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T
J'adoreJ'adore le décalogue !<br /> Voila c'est tout ^^ et c'est déjà pas mal !
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