Tiger Stripes
Ce petit film a tout pour susciter le coup de coeur : une réalisatrice malaisienne (c'est rare), un propos gentiment insolent vis à vis des autorités (religion, pouvoir) et un aspect bricolé sympathique, à la limite du do it yourself.
Son problème, c'est d'arriver après beaucoup de films récents qui ont largement exploré la question de la transformation du corps adolescent : on pense à Grave, au formidable Teddy et au consensuel Le règne animal. Les tentatives maladroites de la réalisatrice Amanda Nell Eu apparaissent du coup un peu vaines : on a l'impression d'avoir déjà vu les mêmes effets cent fois, en beaucoup plus convaincants (les poils et les griffes qui poussent, etc).
Tiger stripes recycle aussi d'autres influences asiatiques sans trouver sa voie propre. On croise ainsi les yeux rouges façon Weerasethakul et d'inquiétants phénomènes de possession qui rappelle le cinéma d'horreur japonais tendance Ring.
Le (petit) intérêt de ce film bric-à-brac réside à mon sens dans sa première partie. Il n'est pas si courant de s'immerger dans la jeunesse d'une société asiatique musulmane au cinéma.
La fin de Tiger stripes est un fourre-tout peu maîtrisé qui tente de mélanger burlesque, critique sociale et effroi. La tentative est ratée, le propos peu subtil et l'impression générale que m'a laissé ce final est celui d'un travail à la fois peu original et bâclé.
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