Jeune femme
Lors du Festival de Cannes 2017, il y eut peu d'occasion d'être décoiffé par un film énergique, au ton original. Jeune femme fut de celles-là.
Dès les tout premiers plans (une porte fermée, un montage cut, une héroïne qui fulmine, une scène d'anthologie aux urgences), on sent que ça ne va pas bien se passer, que quelque chose est en train de dérailler sous nos yeux. Et, effectivement, la longue errance de Paula va s'avérer durant un long moment une sorte d'odyssée maudite.
Peu adaptée aux relations sociales normées, menteuse par obligation et énervante par nature, la jeune femme que met en scène Leonor Serraille n'est pas très aimable, même si elle nous fait parfois sourire. Il faut la maîtrise absolue de la mise en scène pour faire passer la pilule d'une narration que d'aucun considéreront comme brouillonne.
Ce qui rend le film attendrissant - et intéressant - c'est qu'il préfère mettre en scène la formidable énergie qui dynamise son personnage principal que ses états d'âme. Du coup, la trajectoire de Paula devient presque magique, et lorsqu'elle finit par rembarrer son ex, on ne peut qu'être admiratif devant les mérites de son irréductible opiniâtreté.
Le film est aussi une découverte : on pressent que la personnalité de l'actrice Laetitia Dosch n'est pas si loin de celle de Paula, et qu'il faudra suivre sur la durée la carrière de ce trublion incendiaire.
Explosif.
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