Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Le vent se lève

A ceux qui pensent trouver dans le dernier Hayao Miyazaki les mêmes envolées oniriques que dans Le voyage de Chihiro ou Princesse Mononoké, il faut dire qu'il ne s'agit pas ici du même genre de film.

Le vent se lève est d'une veine beaucoup plus réaliste, et, du coup, il pourra décevoir certains fans.

En ce qui me concerne, j'ai été ravi par l'ambiance à la fois poétique et studieuse qui règne tout au long du film. Son introduction est magistrale : la première scène de rêve est d'une beauté qui coupe le souffle et fait monter immédiatement les larmes aux yeux. Les scènes d'enfance sont splendides, avec des trouvailles dans chaque plan (comme la vision troublée tant que Jiro n'a pas mis ses lunettes). Pour les amoureux du Japon, comme moi, le film est d'abord une merveille par sa reconstitution amoureuse de la vie campagnarde, qui ne semble pas avoir évolué en un siècle.

Le passage concernant le tremblement de terre est aussi un grand moment, qui résonne évidemment très fort avec la catastrophe récente qui a frappé l'archipel. C'est vers le milieu du film, dans le long développement consacré à la carrière d'ingénieur de Jiro, que Miyazaki pourra perdre quelques spectateurs au passage : le rythme est plus lent, les détails parfois un peu techniques et les développements politiques incertains (le voyage en Allemagne, le rôle des Services Secrets).

Enfin, pour apprécier l'histoire d'amour de Jiro avec la jeune fille tuberculeuse, il faut probablement avoir une âme d'enfant et/ou un coeur d'artichaut, ce qui doit être mon cas, si j'en crois l'émotion que j'ai éprouvé au moment de l'apparition de Nahoko en robe de mariée.

Esthétiquement, le film est une splendeur, notamment à travers ses décors de toute beauté : paysages, bâtiments, intérieurs, moyens de transport.

Il se dégage de cette oeuvre inondée d'une joyeuse tristesse une force de vivre peu commune, et on ne peut éviter d'y voir un testament emprunt d'une sourde et douce nostalgie.

 

3e

Commenter cet article

C
Une œuvre qui change de style pour Miyazaki mais qui n'en est pas moins sublime. La poésie (même si elle est plus réaliste) est toujours au rendez-vous et le vers de Paul Valery m'a suivi de nombreuses semaines après visionnage. Un exemple du genre !
Répondre
A
Quelques longueurs mais tres beau film riche en emotions. Comme tu le dis, l'histoire d'amour est tres naive, et pourtant ca marche. Le vers de Paul Valery resonne longtemps apres avoir vu le film.
Répondre