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Christoblog

Articles avec #festival du cinema espagnol de nantes

Gazette du festival du film espagnol de Nantes 2014

3 avril

Ouverture ce soir avec le premier film en compétition (et en avant-première internationale s'il vous plait) : Les phénomènes, d'Alfonso Zarauza. Le film, d'une facture très classique, décrit le parcours d'une femme s'imposant dans une équipe de travailleurs du BTP, au moment ou la bulle immobilière explose en Espagne. Le scénario est assez convenu, la mise en scène quelconque. Le film vaut essentiellement pour le tableau qu'il dresse d'une Espagne en déroute à travers un destin individuel (certes très stéréotypé), et surtout pour le jeu de la charismatique Lola Dueñas (Les amants passagers).

Cette dernière est très séduisante, à la fois malicieuse et vulnérable, forte et fragile.

 

6 avril

Ce soir, j'ai vu le film qui a raflé approximativement autant de Goyas (6 !) cette année que le film de Galienne a eu de Césars. Il est facile de vivre les yeux fermés est une bleuette sans aspérité, une comédie douce amère qui ne vaut guère que par l'interprétation de son acteur principal, Javier Camara (l'inoubliable infirmier de Parle avec elle). Ce dernier joue un prof qui cherche en 1966 à rencontrer John Lennon, alors en tournage en Espagne, et qui croise la route de deux jeunes gens en fugue (la ravissante Natalia de Molina et le jeune Ramon Fontsere). 

C'est mignon, l'image est bien léchée, mais on peine toutefois à croire que ce film ait pu dominer à ce point la cinématographie ibérique en 2013, même si David Trueba (à ne pas confondre avec Fernando Trueba - L'artiste et son modèle, Chico y Rita) y confirme un réel talent comique, que j'avais déjà remarqué dans un de ces films précédents : le délicieux Madrid, 1987, vu au Festival il y a deux ans.

 

Je n'ai pas pu être cette année très assidu au Festival et j'en suis désolé.

Le Palmarès est tombé hier soir : 

Prix Jules Verne : Il est facile de vivre les yeux fermés de Fernando Trueba (cf ci-dessus, et également Prix du public)

et mention spéciale à La peur de Jordi Cadena (également prix du jury Jeunes)

 

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En direct du Festival du film espagnol 2013

Mercredi 27 mars

Début timide : les deux séances des Amants passagers (en présence d'une partie des acteurs du film) étant complètes au Katorza, je me rapatrie sur l'UGC, et je suis très déçu, pour les raisons que j'explique dans ma critique.

Vendredi 29 mars

Véritable début de festival au Katorza avec un film dont je ne sais pas s'il sortira en France, Les enfants sauvages, film catalan de Patricia Ferreira. Beau portrait d'un trio d'adolescent un peu paumés, le film me surprend par la sensibilité de ses portraits, l'audace de son montage et l'efficacité de sa mise en scène. Un véritable thriller psychologique bati autour d'un évènement dont on ignore la nature exacte jusqu'à la fin ultime, et qui s'avère finalement une sorte de MacGuffin. Solide et plaisant.

Dans la foulée, c'est un plaisir délicat de retrouver Jean Rochefort impérial dans le dernier film de Fernando Trueba, L'artiste et son modèle. Une photographie magnifique et de beaux moments de cinéma.

Samedi 30 mars

La séance de 11h au Katorza, un samedi pluvieux et froid, possède toujours une saveur particulière. Ce matin c'est pour aller voir un film délicieux et adorable, Les hommes ! De quoi parlent-ils ?, qui porte très mal son titre original espagnol (Un pistolet dans chaque main), puisqu'il ne s'agit ni d'un polar, ni d'un western, mais d'une sorte de tableau en 5 actes de l'âme masculine de 30 à 50 ans, comme un croisement de Woody Allen et de Kieslowski. C'est malin, beau, magnifiquement joué et proprement jouissif. Pas de sortie française prévue pour l'insatnt et c'est bien dommage. J'écrirai prochainement un billet dédié à ce film très agréable.

Mercredi 3 avril

A 22h15, j'espère beaucoup d'Insensibles, relativement mal distribué en France en 2012, mais dont j'ai entendu beaucoup de bien. Malheureusement, le film, exploitant la veine fantastique dans laquelle les Espagnols excellent ces dernières années, ne parvient pas à dépasser le stade du convenu et de l'artificiel.

Samedi 6 avril

Passage éclair au Katorza pour le beau Ici et là-bas, premier film de l'espagnol Antonio Méndez Esparza, tourné au Mexique, et justement récompensé à la Semaine de la Critique 2012. Un beau film, émouvant, touchant, très juste. A noter que la séance fut troublé par le malaise d'un spectateur qui dut être évacué en urgence par les pompiers. C'est la première fois que j'assiste à cela dans une salle de cinéma, ce qui est finalement curieux, vu mon assiduité. Impressionnant.

Dimanche 7 avril

Dernier jour du Festival. En fin d'après-midi, je plonge avec angoisse dans The impossible, implacable chronique du tsunami en Thaïlande. Je connais bien ces coins là, et le film m'a procuré beaucoup d'émotions. Il commence très bien, mais malheureusement n'arrive pas à tenir sa trame réaliste sans fioriture, pour verser progressivement dans le pire sentimentalisme. C'est bien dommage.

Le film de clôture Hold-up (Atraco!) est ennuyeux au possible. Le film est d'un académisme rebutant. Il oscille entre plusieurs genre (comédie burlesque, puis sentimentale, film noir, chronique politique, revival des films de gangster des années 50), sans réussir à exceller dans aucune. C'est souvent affligeant, d'autant plus que le film semble avoir disposé d'un budget considérable. Typiquement un film de dimanche soir sur TF1, enfin, plutôt sur TSE, car il est fort peu probable que le film d'Eduard Cortès trouve jamais le chemin des écrans français.

Palmarès : le jury, présidé par Serge July a accordé sa récompense principale, le prix Jules Verne, à l'excellent Les hommes ! De quoi parlent-ils ? , et c'est bien mérité. J'espère qu'il trouvera un distributeur en France.

A l'année prochaine !

 

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Festival du cinéma espagnol de Nantes 2013

Je serai présent (et accrédité pour la troisième fois) au Festival du cinéma espagnol de Nantes.

La programmation est cette année encore une fois très alléchante avec :

- les meilleurs films espagnols de l'année, qu'ils sortent en France (Les amants passagers, Biancanieves, The impossible, L'artiste et son modèle, Insensibles) ou pas

- une compétition toujours intéressante

- la présence de Costa Gavras

- un hommage à José Luis Borau

De bien beaux moments en perspective, comme en 2012.

 

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En direct du festival du cinéma espagnol de Nantes 2012

26 mars

Palmarès du Festival hier soir. Le jury a récompensé le "film à festival", complètement nul et ennuyeux, Iceberg, suivant ainsi une jurisprudence Wheerasetakul. Le public, lui a préféré à raison le beau et puissant La voie endormie (ce fut ma meilleure note en tant que public). Le jury a du sentir qu'il faisait fausse route, aussi a-t-il attribué une mention spéciale à Madrid 1987 (cf ci-dessous), mon coup de coeur, parfaitement capable de réconcilier public et critique. La dernière soirée du festival m'a permi de voir Malveillance, qui m'a un peu déçu. Critique à venir. Dans la salle le duo du film :  Luis Tusar (physique, amusant, avec ses sourcils au-delà du réel) et Marta Etura, la nouvelle actrice espagnole bankable (elle parle français, et quelle ligne, mon Dieu, quelle ligne !). Le couple était aussi à l'affiche de Cellule 211, vu l'année dernière.

Allez, RDV en 2013.

 

25 mars

 

Jusqu'alors, tous les films vus dans le cadre du festival étaient intéressants. Changement de régime hier avec Iceberg de Gabriel Velazquez, qui montre les états d'âme de 4 jeunes le long d'un fleuve, en hiver. Le titre du film est un programme : comme un iceberg, il ne montre que peu de chose, laissant 90 % de son propos invisible, et c'est bien dommage. Le film est un brouet auteuriste cumulant tous les poncifs du genre : aucun dialogue durant tout le film, une image un peu sale, des allusions incompréhensibles ou au contraire trop évidentes, des plans inutiles. Une torture qui ne dure qu'1h20, heureusement.

 

24 mars

Hier soir, soirée double avec deux films sur des sujets pas franchement rigolos. La voz dormida (La voix endormie) est un long drame qui nous conte l'histoire de deux soeurs dans l'Espagne franquiste d'après guerre, en 1939. Hortensia est enceinte, et condamnée à mort pour ses opinions communistes : le jugement précise que l'enfant naîtra, et qu'elle sera exécutée ensuite. Pepita, peu engagée, optimiste et sensible, essaye par tous les moyens de faire sortir sa soeur de prison. Le film est extrêmement éprouvant, bien réalisé avec une très jolie photographie basée sur des couleurs un peu délavées et des clairs-obscurs. L'interprétation est excellente. On ne peut qu'être sidéré par l'extrême violence de ce régime fasciste dans un pays si proche du nôtre, il n'y a pas si longtemps (jusqu'en 1975), et par le rôle immonde que l'Eglise catholique y a tenu. A méditer à l'aune de l'actualité récente - et présidentielle. 3 Goyas 2012, et le Prix d'interprétation Féminine pour Maria Leon à San Sebastian 2011. J'espère que le film trouvera un distributeur en France.

Dans la foulée, un autre sujet difficile : l'abus sexuel d'un père sur sa petite fille, et ses conséquences sur la jeune adulte qu'elle devient. No tengas miedo (N'aie pas peur) met lui aussi les nerfs à rude épreuve. J'ai toutefois été peu convaincu par la forme du film. Le développement de la narration est très lente, le jeu du père indigne (incontournable Lluis Homar) est un peu trop figé à mon goût. Le film intercale des témoignages de vraies-fausses victimes entre ses différentes phases temporelles, et ce procédé me semble verser dans une sorte de malsaine complaisance. Le résultat reste marquant et le charisme du réalisateur, Montxo Armendariz, présent à la séance, est réel. Il s'agit sûrement d'un des plus grands réalisateurs espagnols contemporains, injustement méconnu en France. A noter la présence dans la salle de presque tous les membres du jury, dont l'ineffable Pierrick Sorin. Le film sera distribué en France, sa sortie est prévue en octobre.

 

21 mars

Pas trop le temps d'aller au festival ces jours-ci, c'est donc l'occasion de rappeler les critiques déjà publiées sur Christoblog concernant des films programmés : Blackthorn, Balada triste, Chico & Rita, Medianeras, La piel que habito, et un aperçu sur le très frais et plaisant Extraterrestre, vu aux Utopiales 2011.

 

17 mars

Grosse journée aujourd'hui. L'après-midi commence bien avec le trés beau Amador, déjà sorti depuis le 15 février. L'actrice Magaly Solier, déjà remarquée dans le beau Fausta, y est sublime. Je reviendrai dans un article complet sur cette oeuvre plus complexe qu'elle ne paraît au premier abord. Le film est remarquablement bien écrit, réalisé sobrement et laisse une trace durable dans l'esprit du spectateur.

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/88/69/81/20024935.jpgDans la foulée, Kike Maillo était présent pour présenter (brièvement) son film : Eva, qui sort le 21 mars. Le film a reçu trois récompenses aux Goyas et plusieurs prix, dont celui des Utopiales, à Nantes. Il s'agit d'une histoire de robot, qui se déroule dans les années 2050. Le début du film est haletant, brillamment réalisé, avec des décors magnifiques et des effets spéciaux de toute beauté. Le film est réalisé à l'américaine, ce que les espagnols savent mieux faire que nous. Dans sa dernière partie, Eva emprunte malheureusement les voies balisées d'un sentimentalisme excessif, et la belle mécanique du début tombe en panne. C'est dommage.

Fin de soirée avec une autre très bonne surprise : Madrid, 1987. Le pitch est simplissime : un chroniqueur cynique reçoit une jeune journaliste pour un entretien, l'emmène dans l'appartement d'un ami peintre et par un concours de circonstances étranges, le couple se retrouve bloqué dans la salle de bain pour une durée indéterminée. Je ne sais pas si le film sortira en France mais c'est un bijou dans son genre. L'écrivain, sorte de Woody Allen madrilène obsédé par le sexe, la vieillesse et par son propre talent, est sublime. La jeune femme est aussi très séduisante. Le film nous embarque dans une sorte de road movie immobile, un bavardage incessant tour à tour drôle, sensuel, grinçant et poétique. Je le conseille chaudement si vous avez l'occasion de le voir.

 

16 mars

Début du festival ce soir avec la projection du nouveau film de la réalisatrice Iciar Bollain (Même la pluie, Ne dis rien) : http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/86/42/22/19839863.jpgKatmandu, un miroir dans le ciel. Difficile de faire plus attaquable pour l'esprit cynique que je suis : le film narre la vie d'une jeune institutrice idéaliste et catalane, qui crée une école dans les bidonvilles de Katmandu. On est au croisement de mère Teresa (version Angelina Jolie, car l'actrice est magnifique) et de Connaissances du Monde, et pourtant (miracle) le film n'arrive pas à m'être complètement antipathique. Il y règne un peu d'une ambiance Fordo-Sirkienne, désuète mais agréable, avec une belle image et un sens imparable du récit.

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Festival espagnol de Nantes 2012

espJe serai accrédité au 22ème festival du cinéma espagnol de Nantes (du 15 au 27 mars), avec Alex de la Iglesia comme invité d'honneur, dont on pourra voir six films.

Au programme : 50 invités, 80 films inédits, une compétition, un hommage à Jorge Semprun, une nuit du fantastique, un panorama du cinéma espagnol 2011...

Et de multiples avant-premières comme :

Eva de Kike Maíllo

No tengas miedo de Montxo Armendáriz

La chispa de la vida d'Álex de la Iglesia

 

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Pain noir

logo-espagnol.jpgLe festival a rendu hier son verdict. Le prix du public revient à No controles, petite comédie bien menée et plaisante dont j'ai parlé récemment.

Le prix Jules Verne est décerné à Pain noir, qui arrive d'Espagne auréolé de toutes une séries de Goyas, l'équivalent de nos Césars (9 !), comme Dans ses yeux l'année dernière. Et comme ce dernier, le film de Agusti Villaronga joue dans la catégorie du lourd et du solide. La mise en scène est classique, parfois percutante (comme dans la violente ouverture qui fait ressembler True grit à de la guimauve), parfois zébrée d'éclairs de génie (les derniers plans), la plupart du temps conventionnelle. Mais comme Dans ses yeux, l'intérêt du film est dans le scénario, complexe, foisonnant, explorant mille pistes à la fois.

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/85/33/65/19786231.jpg

Nous sommes en 1944, un homme et son enfant sont sauvagement assassinés. Par qui ? Pourquoi et comment le père du jeune héros est il impliqué ? A ces questions, le film va nous emberlificoter dans des scénarios de vendettas, de fantastique, de lynchage d'homosexuel, de meurtre politique, de roman d'apprentissage amoureux morbide, de drame social, de pédophilie, de chronique de la haine, avant de nous dévoiler la vérité ... que je ne révélerai pas, mais qui n'a rien d'un happy end.

Le film est de bonne facture et ferait un classique Oscar du meilleur film étranger. Il y a quelques maladresses qui empêchent l'émotion de se développer pleinement, mais le sentiment que le cinéaste tient bien le manche l'emporte, et en plus Sergi Lopez fait quelques apparitions en brute épaisse.

Je conseille donc de le voir s'il a l'honneur des écrans français, ce qui sera à mon avis le cas.

 

2e

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Le jour de la bête

logo espagnolJ'ai vu hier l'étonnant film culte d'Alex de la Iglesia, le réalisateur d'Action mutante.

Le jour de la bête est généralement présenté comme un film d'horreur / épouvante, alors qu'il est à l'évidence une comédie loufoque et une satyre sociale.

Un prêtre foldingue croit avoir décrypté l'Apocalypse, et en avoir déduit la date (le 25 décembre 1995) et le lieu (Madrid) de la naissance de l'Antéchrist. Le soir du 24 il cherche donc à rentrer en contact par tous les moyens nécessaires avec le Diable. Dans ses pérégrinations burlesques et violentes, il croise un présentateur de télévision qui va être amené à croire en son histoire, un fan de death metal et une vierge dont il faudra tirer quelques centilitres de sang.

Le film se déroule intégralement en nocturne dans une ambiance de After hours sous acide.

L'art du réalisateur consiste à nous faire osciller durant tout le film entre deux positions : croire en la réalité de la prévision, ou pas. Et de ce point de vue, le film est très réussi, puisqu'on passe alternativement d'une position à l'autre au moins 3 ou 4 fois. L'atmosphère de violence libérée et un peu zarbi est également très agréable, rappelant celle de Tarantino, ou des Coen d'Arizona junior, mâtinée de couleurs à la Almodovar. A propos de ce dernier, il est amusant de constater que les fameuses tours Kio jouent un rôle essentiel dans ce film, comme dans En chair et en os, vu il y a 2 jours.

Le film ne se prive pas de démonter la télé trash au passage, et tisse une métaphore entre groupe d'extrême droite et satanisme. Le tout est étonnant, mérite d'être vu, même si certains aspects esthétiques (liés principalement aux effets spéciaux et aux extérieurs) ont assez mal vieillis.

 

2e

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Pajaros de papel

logo espagnolSuite des films en compétition ce matin, sous la pluie, cette fois ci dans la catégorie Opera Prima, qui comme son nom l'indique, récompense une première oeuvre.

Pajaros de papel (Cocottes en papier) est donc le premier film de Emilio Aragon. Ce dernier, bien que débutant dans la réalisation, n'est pas tout jeune : il est né en 1959. Présentateur de télévision, musicien (Bach to Cuba), chanteur, acteur, il s'est trouvé pour cette production à la tête d'un budget considérable, ce qui se voit nettement à l'écran. Les décors, costumes, véhicules et diverses reconstitutions sont en effet tout à fait crédibles - presque trop.

L'action se situe au lendemain de la guerre civile. Nous suivons une troupe d'artistes tentant de survivre. Les morts et disparus de la guerre sont encore bien présents, la résistance au franquisme tente de s'organiser. Le film montre des choses intéressantes, mais le fait avec une lourdeur et un académisme un peu glaçant. Le film ressemble donc à un téléfilm de haute qualité, à une reconstitution d'époque froide et bien léchée (du genre de celle de La princesse de Montpensier).

Certains y trouveront leur compte, et le film a déjà séduit le grand public (2 nominations aux Goyas, prix du public à Montréal), pour ma part ses tics de mise en scène (une utilisation forcenée du lent travelling latéral) et son insistance maladroite à tenter de nous tirer des larmes m'ont laissé plutôt de marbre.

J'ai tout de même bien aimé les deux acteurs principaux : Imanol Arias (vu dans les premiers Almodovar) et Lluis Homar, très bon (vu dans Les yeux de Julia).

 

2e

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No controles

J'entre de plein pied dans le festival 2011 avec ce film en compétition pour le prix Jules Verne du meilleur film.

Du réalisateur, Borja Cobeaga, je ne connais pas grand-chose, à part le fait qu'il est basque et qu'il a rencontré un certain succès avec son film précédent, Pagafantas, qui n'est cependant pas sorti en France.

http://images.allocine.fr/r_75_100/medias/nmedia/18/35/89/77/18668059.jpgNocontroles est une comédie classique qui repose sur un pitch accrocheur est potentiellement remakable par les Américains : Sergio a rompu depuis 7 mois avec sa compagne quand ils se retrouvent tous deux dans un aéroport bloqué par la neige. Ils doivent alors passer la nuit (qui est celle du 31 décembre) dans un hôtel d'autoroute entouré d'étrangers. Sergio retrouve un ancien camarade de CM2, pot de colle et qui se pense humoriste, qui va se mettre en tête de rabibocher les ex-amoureux. Les choses se compliquent quand le nouveau mec de la fille arrive à l'hôtel....

Le film vaut pour sa petite mécanique bien huilée et pas prétentieuse, et aussi par la prestation du copain réconciliateur, toujours de bonne humeur et pas avare de blagues nulles. Je verrais bien Jim Carrey dans ce rôle pour une version US.

Le film est léger, amusant, bien fait.

 

2e

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En chair et en os

Démarrage en douceur au festival espagnol 2011 avec un bon petit Almodovar

C'est la première fois depuis longtemps que je revisite un film de Pedro en reculant aussi loin dans le temps (le film a 14 ans) ! Cela procure une étrange sensation, pas désagréable.

Almodovar apparaît clairement comme un cinéaste à la fois classique et majeur, à l'instar d'un Sirk, d'un Mankiewicz ou d'un Visconti. Sa mise en scène est brillante (voir cette scène d'ouverture époustouflante dans laquelle Penelope Cruz accouche dans un bus), sa direction d'acteur parfaite (tout le casting semble donner le meilleur de lui-même), son scénario retors (d'après Ruth Rendell), son montage réfléchi, ses tics déjà manifestes (sexe cru, intérieurs colorés, gros plans, musiques mélodramatiques).

Difficile de parler plus de Carne tremula (le titre original, difficilement traduisible - chair vacillante ? - est beaucoup plus beau que le titre français), sans en déflorer l'intrigue. Il s'agit de couples qui s'aiment - ou pas - et qui sur plus de 10 ans auront à faire avec la culpabilité, la jalousie, l'amour, le sexe, le handicap, la mort. C'est puissant, enlevé, rien à redire, c'est du mélo efficace servi par un Javier Bardem en fauteuil roulant, pivot malfaisant de l'histoire, impressionnant.

La soirée était dédiée à l'actrice Angela Molina, qui était présente et qui m'a fascinée : longs cheveux, silhouette magnifique, sourire solaire, nous gratifiant d'anecdotes croustillantes sur ces deux ans de vie nantaise, il y a 30 ans. Elle habitait près du château des Ducs et des oies la poursuivaient, elle et sa fille. Son premier mari est originaire des Sables-d'Olonne et elle nous a fait un beau récit de ces baignades dans l'Atlantique, elle qui ne connaissait que le liquide amniotique de la Méditerranée.

Une belle soirée.

 

3e

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Festival du cinéma espagnol Nantes 2011

logo espagnolChristoblog sera présent (et accrédité) au festival du cinéma espagnol de Nantes du 24 mars au 5 avril.

Au programme :

- Un hommage à l'actrice Angela Molina, des cycles Madrid et Famille(s)

- Une compétition officielle (Prix Jules Verne, premier film, documentaire)

- Beaucoup d'invités (dont Alex de la Iglesia, Fernando Trueba, Carlos Saura)

- Plus de 70 films

L'année dernière le festival avait primé deux films remarqués : Cellule 211 et Dans ses yeux.  A bientôt pour les chroniques du festival.

Toutes les infos sur le site officiel.

 

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