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Christoblog

Articles avec #angela molina

Blancanieves

Alors qu'il travaillait depuis 8 ans sur son film, on imagine quelle émotion a du ressentir Pablo Berger lorsqu'il apprit la sortie de The artist, film muet en noir et blanc, comme le sien.

En effet, force est de constater qu'il y a bien une similitude profonde entre les deux films, qui sont tous les deux un hommage au cinéma muet, à la fois dans l'esprit et  dans la confection (mimiques exagérées des acteurs, cartons exposant quelques phrases de dialogues, éclairages expressionnistes, format carré).

Les histoires, heureusement, diffèrent notablement. The artist s'inscrit dans une veine holywoodienne, Blancanieves (Blanche-Neige en espagnol) est une relecture du conte des frères Grimm à la sauce andalouse, baignée d'une photographie très inspirée par le cinéma européen du début du XXIème siècle, et aussi par la peinture espagnole des siècles précédents.

Le film de Berger est remarquable dans sa forme. Je l'ai trouvé encore plus séduisant que celui d'Hazanavicius. Montage parfait, cadrages remarquables, acteurs splendides. Blancanieves est très agréable dans sa première partie, un peu moins dans sa partie intermédiaire, et enfin assez captivant lors de son final.

La corrida forme une toile de fond culturelle au film, sans que ce dernier en soit l'apologie, loin de là. Les quelques débats naissants sur ce sujet sont donc hors sujet : la tauromachie est à Blancanieves ce que la géologie est à la Bible.

Hormis la photographie, vraiment formidable, il faut aussi souligner la prestation des acteurs et actrices : les 6 nains sont fabuleux (oui, 6 et pas 7, vous verrez pourquoi en allant voir le film) et le trio féminin Macarena Garcia / Maribel Verdu / Angela Molina est enthousiasmant.

 

3e

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En chair et en os

Démarrage en douceur au festival espagnol 2011 avec un bon petit Almodovar

C'est la première fois depuis longtemps que je revisite un film de Pedro en reculant aussi loin dans le temps (le film a 14 ans) ! Cela procure une étrange sensation, pas désagréable.

Almodovar apparaît clairement comme un cinéaste à la fois classique et majeur, à l'instar d'un Sirk, d'un Mankiewicz ou d'un Visconti. Sa mise en scène est brillante (voir cette scène d'ouverture époustouflante dans laquelle Penelope Cruz accouche dans un bus), sa direction d'acteur parfaite (tout le casting semble donner le meilleur de lui-même), son scénario retors (d'après Ruth Rendell), son montage réfléchi, ses tics déjà manifestes (sexe cru, intérieurs colorés, gros plans, musiques mélodramatiques).

Difficile de parler plus de Carne tremula (le titre original, difficilement traduisible - chair vacillante ? - est beaucoup plus beau que le titre français), sans en déflorer l'intrigue. Il s'agit de couples qui s'aiment - ou pas - et qui sur plus de 10 ans auront à faire avec la culpabilité, la jalousie, l'amour, le sexe, le handicap, la mort. C'est puissant, enlevé, rien à redire, c'est du mélo efficace servi par un Javier Bardem en fauteuil roulant, pivot malfaisant de l'histoire, impressionnant.

La soirée était dédiée à l'actrice Angela Molina, qui était présente et qui m'a fascinée : longs cheveux, silhouette magnifique, sourire solaire, nous gratifiant d'anecdotes croustillantes sur ces deux ans de vie nantaise, il y a 30 ans. Elle habitait près du château des Ducs et des oies la poursuivaient, elle et sa fille. Son premier mari est originaire des Sables-d'Olonne et elle nous a fait un beau récit de ces baignades dans l'Atlantique, elle qui ne connaissait que le liquide amniotique de la Méditerranée.

Une belle soirée.

 

3e

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