Black dog
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Le personnage principal de Black dog, ne parle quasiment pas. Juste sorti de prison, il se contente, pendant une bonne partie du film, de contempler les ruines de sa ville d'enfance qui se meurt, menacé par la famille du jeune garçon qu'il a tué.
On pense donc d'abord que ce film se situe dans une série d'oeuvres chinoises très noires, souvent déprimantes, comme People mountain, People sea, ou le polar Black coal.
Et puis Lang fait une série de rencontres qui change son existence : une jeune femme artiste dans un cirque ambulant et un chien retourné à l'état sauvage, à la silhouette extraordinaire (pour simplifier, une mante religieuse à pattes). Un chien tellement séduisant que l'acteur Eddie Peng l'a adopté à la fin du tournage.
Black dog devient alors une chronique attachante, d'une grande richesse. De grands évènements (les JO de Pékin, une éclipse de soleil, l'industrialisation du pays à marche forcée) viennent alors heurter avec douceur la vie quotidienne de Lang. Les évènements prennent des tours inattendus (j'ai eu plusieurs fois l'impression d'assister à la scène finale du film... qui rebondit alors).
Doté d'une image splendide, de décors qui constituent un personnage à part entière, et d'une interprétation de très haut niveau (à noter la présence du grand cinéaste Jia Zhang Ke dans un petit rôle), Black dog est captivant de bout en bout. Il offre en bonus plusieurs scènes d'anthologie, notamment la première, dans laquelle on voit une meute de chiens sauvages se précipiter sur une route, dans un décor de far-west.
Prix Un certain regard à Cannes 2024, et un des plus beaux films de cette année, assurément.