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Christoblog

Articles avec #christoph waltz

The French Dispatch

A force de faire des films avec un rapporteur et un compas, Wes Anderson finit par oublier  que le cinéma est avant tout histoire de sensations.

Dans ce film manifeste qui se veut d'une certaine façon le couronnement d'une "méthode", le cinéaste américain multiplie les vignettes, d'une qualité inégale.

La première des trois histoires est assez plaisante, grâce à Léa Seydoux, Del Toro et Brody. La seconde est faible : je n'y ai vraiment rien trouvé d'intéressant et Lyna Khoudri n'est malheureusement pas à sa place, au milieu du casting le plus prestigieux qu'on ait peut-être jamais vu. Quant au troisième récit, il concentre le pire de ce qu'on peut reprocher au film : les procédés de Wes Anderson y deviennent des recettes éculées, servies par un style compassé, qui peut encore toutefois faire mouche. 

Trop d'idées, trop de plans, trop d'infos dans chaque plan, trop de détails, trop de langues, trop d'intentions, trop de caricatures. Et pas assez d'émotions. Le contraste avec le film précédent d'Anderson, L'île aux chiens, exigeant, simple et sombre, est frappant.

Wes Anderson sur Christoblog : La vie aquatique - 2003 (*) / A bord du Darjeeling Limited - 2007 (***) / Fantastic Mr. Fox - 2009 (****) / Moonrise kingdom - 2012 (****) / The grand Budapest hotel - 2013 (**)  / L'île aux chiens - 2018 (****)

 

2e

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Downsizing

Impression mitigée à la vue du dernier Alexander Payne, qui est un réalisateur (Nebraska, Sideways, The descendants) que j'aime beaucoup.

Commençons par les côtés positifs d'abord.

On retrouve dans Downsizing cet art de l'understatement narratif, cette façon de ne pas y toucher, qui fait souvent mouche et qui peut, sous ses aspects très policés, être particulièrement cruelle.

Le film fourmille de petits détails qui émoustillent intellectuellement et qui font sourire à l'occasion (un exemple : l'explosion qui condamne de tunnel, sorte de manifeste anti-spectacle caractéristique du cinéma de Payne).

A porter également au crédit du film : une dénonciation non voilée du mode de vie américain, un sens du merveilleux qui touche parfois (la découverte des différents milieux est jouissive), et une interprétation hors pair (Christoph Waltz est une nouvelle fois impayable).

En ce qui concerne les points négatifs, on voit assez bien ce qui sera reproché au film : une nonchalance qui peut parfois ennuyer, une incapacité à installer une vraie tension dramatique, une séquence finale qui pourra paraître un peu gnangnan et enfin une morale qui manque de subtilité. Et de cruauté.

Au final, cette histoire d'hommes qui rapetissent pour le bien de la planète (ou pas) m'a plutôt séduit. L'art de Payne (une litote permanente au service d'histoires de ratés chroniques) me touche toujours beaucoup.

Alexander Payne sur Christoblog : The descendants - 2011 (****) / Nebraska - 2013 (****)

 

2e

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007 Spectre

Le nouveau Bond représente le niveau zéro zéro de l'imagination.

Le scénario, pour commencer, est d'une platitude innommable : le dernier Mission Impossible  parait une mine infinie de nouveautés si on le compare au brouet de Spectre. Et je ne parle pas du feu d'artifice d'idées lancé par les artificiers de Kingsman en début d'année.

Chez Bond, le schéma est tellement éculé et désuet qu'il fait peine à regarder : le programme 00 est annulé et Bond est isolé (coucou MI6), il trouve un méchant, qui lui donne un indice pour trouver un méchant pire que lui. Bond le traque pour un combat final. Entre temps il tombe amoureux de la fille du premier méchant, qui est très gentille. C'est tout. Et c'est délayé pendant 2 longues heures et 30 interminables minutes.

Si la faiblesse du scénario est affligeante, les décors du film impressionnent par leur manque d'originalité : une Italie de pacotille (re-coucou MI6), une Autriche enneigée, un Mexique de carte postale (la meilleure séquence), et un Maroc dans lequel existe encore des trains dans lesquels des boys repassent des costumes. Mais dans quel siècle vivent les scénaristes ? Bond ne pourrait-il pas parfois se retrouver en banlieue, pour changer ?

Les scènes d'action ne présentent aucun signe de renouvellement : on est dans l'hyper traditionnel boum-boum-je te pousse à l'extérieur du train, du bâtiment ou de l'hélicoptère (la production a du avoir un prix de gros pour caser dans le film deux séquences du genre, une au début et une à la fin). 

Les gadgets sont pitoyables, les seconds rôles aussi. L'humour est pratiquement absent. Même Christoph Waltz n'arrive pas à paraître méchant, un comble ! 

Les deux scènes d'épilogue sont à pleurer. On a l'impression que la production, à court total d'idées, n'a rien su faire d'autre que filmer une voiture vintage, en mettant dedans une Léa Seydoux qui ne dépasse jamais dans le film le rôle de potiche consentante. 

Un naufrage.

 

1e

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Django unchained

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/84/19/54/20376343.jpgIl m'est arrivé d'avoir la dent dure envers Tarantino, dont les premiers films m'avaient enthousiasmé, mais dont les derniers m'avaient plutôt déçu.

C'est donc avec une sorte de placide jubilation, si je peux me permettre cet oxymore, que je conseille Django à tous les amateurs de bon cinéma ET de divertissement haut de gamme.

Il n'y a en effet rien à jeter dans les 2h44 que propose Tarantino. Le scénario (à mon avis un des gros points faibles d'Inglorious Basterds), est ici parfaitement maîtrisé sur la durée : à la fois simple (une histoire de vengeance, comme d'habitude) et en même temps assez subtil, par les différentes pistes ouvertes et par ses ultimes rebondissements. Le film dresse un tableau glaçant et complexe de la condition des Noirs dans le Sud des Etats-Unis, à la veille de la Guerre de Sécession. Tarantino y va tellement fort dans ses scènes d'action et ses caricatures, que certains (Spike Lee par exemple) ont jugé le film raciste. Il me semble pour ma part que ce qui est montré est souvent ambigu (les relations du maître et de son viel esclave par exemple) et jamais complaisant, sauf peut-être dans la scène du combat de mandingues, qui m'a un peu troublé.

Deuxième point d'excellence du film, ses acteurs, tous prodigieux, avec une mention spéciale à Christoph Waltz, dont les phrases à la fois précieuses et précises sont autant de friandises à déguster. DiCaprio s'affirme excellent acteur, Jamie Foxx montre une vraie personnalité et fait évoluer son personnage tout au long du film, Samuel L.Jackson est époustouflant. Seul bémol : j'ai trouvé Tarantino acteur un ton en-dessous de ses collègues.

La bande-son est parfaite (comme toujours chez Tarantino), les décors à la fois somptueux et réalistes, et le film dispense quelques scènes qui deviennent instantatément cultes, comme l'attaque façon Ku Klux Klan, hilarante, et qui retrouve la verve non-sensique des Monty Python.

Tarantino distille enfin tout au long du film quelques variations sur des thèmes que les cinéphiles acharnés pourront commenter à l'infini : le rouge et le blanc, voir et être vu, croire et tromper.

Au final, avouons-le, un moment  de plaisir quasiment irrésisitible.

Quentin Tarantino sur Christoblog : Inglorious basterds

 

4e 

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The green hornet

Autant le dire tout de suite, je suis sorti de la salle super énervé.

Payer 12,70 €€ pour voir un film en 3D dans une salle parisienne, ça me gonfle prodigieusement. On ne le dira jamais assez : la 3D n'apporte pratiquement rien au cinéma, en tout cas pour l'instant. La plupart des plans de ce film sont absolument normaux et comme d'habitude on a ajouté en post-production un effet qui va bien en 3D : des capsules de bouteilles dégommées par Kato et qui volent vers nous. La belle affaire.

D'autre part un détail idiot : regarder de la 3D en VO a quelque chose de complètement stupide puisque l'immersion totale qu'est sensée représenter le procédé est gâchée par ces mots en français qui s'incrustent (bien à plat) entre les meubles du premier plan et les personnages au fond.... ou l'inverse.

Et le film là-dedans ? Insignifiant. On l'aurait projeté au public sans dire que c'était Michel Gondry qui l'a réalisé, je suis certain que personne ne l'aurait deviné. C'est à peine si ici ou là un petit effet (une caméra à l'envers, des arbres qui s'enflamment) rappelle un tout petit peu qu'un réalisateur inventif tient la caméra. Quel gâchis.

En plus, le deuxième degré ne fait qu'effleurer le récit et le film finit par ressembler à ce qu'il veut caricaturer : un bon gros film américain de baston avec pyrotechnie à tous les étages. Dire que j'ai lu que Gondry pensait avoir inventé de nouvelles façons de filmer les scènes d'actions ! Il n'a pas pas du en voir beaucoup car les siennes n'ont vraiment rien d'original. Les prestations de Seth Rogen en benêt infatué, raciste et sexiste, et de Christoph Waltz en méchant sans charisme, sauvent (un peu) les meubles.

Mais au final, j'ai quand même l'impression très désagréable de m'être fait arnaqué.

 

2e

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