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Christoblog

Articles avec #quentin tarantino

Daaaaaali !

Avec ce nouveau film, Quentin Dupieux nous emmène en terre très connue. En effet, rien ne surprend vraiment dans ce nouvel opus, qui ressasse bien des tics du réalisateur : dilatation temporelle, répétition absurde, coq à l'âne, objets bizarres, etc.

D'une façon presque ironique, Daaaaaali ! est beaucoup moins surréaliste que d'autres films de Dupieux (je pense à l'homme broyé dans le seau de Fumer fait tousser par exemple, ou à la veste dans Le daim).

J'ai donc suivi sans déplaisir ces classiques variations inégalement servies par une brochette d'acteurs semblant beaucoup s'amuser. Anaïs Demoustier est comme d'habitude rayonnante et Jonathan Cohen campe le Dali le plus convaincant, alors que les autres acteurs sont tous un peu en retrait : Edouard Baer fait un peu trop son Edouard Baer, Pio Marmaï semble complètement à côté de son film, et Gilles Lelouche est transparent.

Plusieurs jours après avoir vu le film, je me demande ce qu'il m'en reste vraiment : peut-être le premier plan, qui est aussi le dernier. C'est assez peu.

 

2e

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Les huit salopards

Il n'y a pas beaucoup de cinéastes dont j'ai vu tous les films, mais Tarantino fait partie de ceux-là.

Après l'euphorie de la découverte générée par Reservoir dogs et Pulp fiction, la saga tarantinesque m'avait déçu à petit feu.

C'est donc avec beaucoup d'a priori négatifs que je suis aller voir le huitième opus : méfiant, contrarié, en partie conditionné à être déçu, inquiet de m'ennuyer pendant 2 heures et 48 minutes.

Et, magie du cinéma, nouvelle preuve que les mauvais augures de la critique ne préjugeront jamais du ressenti que peut procurer un film, j'ai beaucoup aimé.

En premier lieu, la mise en place est longue et verbeuse. Certains amoureux de l'hémoglobine instantanée s'ennuieront, mais j'ai trouvé ces scènes d'exposition délicieuses, intrigantes et presque shakespeariennes. On retrouve dans la politesse à la fois obséquieuse et stupide des dialogues ce qui fait le charme du cinéma de Tarantino : les acteurs (tous excellentissimes) se délectent. Ils savourent chacune des répliques, la mâchonnant, la mimant, l'exagérant. Tarantino est avant tout un admirable directeur d'acteurs.  

Côté mise en scène, on n'est pas loin de la perfection. Mouvements de caméra insensés, montage au micron, sens du cadre absolu (comme on parle d'oreille absolue). Le scénario intrigue, émoustille, surprend.

Tarantino propose un divertissement total, intelligent et maîtrisé, comme une sorte de loooong expresso allongé. Il faut certes souffrir quelques tics maisons (des bras seront coupés et des têtes explosées), et un manque d'originalité indubitable, mais la densité de matière cinématographique garantit le plaisir du cinéphile.

Quentin Tarantino sur Christoblog : Inglourious Basterds (**) / Django unchained (****)

 

3e 

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Django unchained

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/84/19/54/20376343.jpgIl m'est arrivé d'avoir la dent dure envers Tarantino, dont les premiers films m'avaient enthousiasmé, mais dont les derniers m'avaient plutôt déçu.

C'est donc avec une sorte de placide jubilation, si je peux me permettre cet oxymore, que je conseille Django à tous les amateurs de bon cinéma ET de divertissement haut de gamme.

Il n'y a en effet rien à jeter dans les 2h44 que propose Tarantino. Le scénario (à mon avis un des gros points faibles d'Inglorious Basterds), est ici parfaitement maîtrisé sur la durée : à la fois simple (une histoire de vengeance, comme d'habitude) et en même temps assez subtil, par les différentes pistes ouvertes et par ses ultimes rebondissements. Le film dresse un tableau glaçant et complexe de la condition des Noirs dans le Sud des Etats-Unis, à la veille de la Guerre de Sécession. Tarantino y va tellement fort dans ses scènes d'action et ses caricatures, que certains (Spike Lee par exemple) ont jugé le film raciste. Il me semble pour ma part que ce qui est montré est souvent ambigu (les relations du maître et de son viel esclave par exemple) et jamais complaisant, sauf peut-être dans la scène du combat de mandingues, qui m'a un peu troublé.

Deuxième point d'excellence du film, ses acteurs, tous prodigieux, avec une mention spéciale à Christoph Waltz, dont les phrases à la fois précieuses et précises sont autant de friandises à déguster. DiCaprio s'affirme excellent acteur, Jamie Foxx montre une vraie personnalité et fait évoluer son personnage tout au long du film, Samuel L.Jackson est époustouflant. Seul bémol : j'ai trouvé Tarantino acteur un ton en-dessous de ses collègues.

La bande-son est parfaite (comme toujours chez Tarantino), les décors à la fois somptueux et réalistes, et le film dispense quelques scènes qui deviennent instantatément cultes, comme l'attaque façon Ku Klux Klan, hilarante, et qui retrouve la verve non-sensique des Monty Python.

Tarantino distille enfin tout au long du film quelques variations sur des thèmes que les cinéphiles acharnés pourront commenter à l'infini : le rouge et le blanc, voir et être vu, croire et tromper.

Au final, avouons-le, un moment  de plaisir quasiment irrésisitible.

Quentin Tarantino sur Christoblog : Inglorious basterds

 

4e 

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