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Christoblog

Articles avec #laetitia dosch

Sauvages

Le grand intérêt du film précédent de Claude Barras (il est vrai écrit par Céline Sciamma, qui sait y faire) était délicieux car il pouvait être regardé de plusieurs points de vue : celui de l'enfant, celui de l'adulte, et celui de l'enfant sommeillant dans l'adulte.

Il y avait dans ce film une inventivité de tous les instants, une tendresse mêlée de nostalgie et de fantaisie.

Rien de tout cela n'est présent ici. Le propos est pachydermique et aussi inattaquable en terme de politiquement correct qu'insipide en terme d'enjeux narratifs. Il y a donc ici rassemblés le plus grand nombre de clichés bien-pensants vu depuis longtemps au cinéma : un gentil bébé orang-outang tout mignon qui ne sert à rien, de gentils sauvages proches de la nature, une méchante compagnie multinationale sans scrupule qui vient tout foutre en l'air (ce sont eux les vrais sauvages, non ?), une nature protectrice (le fameux "esprit de la forêt") , mais aussi une gentille botaniste et un méchant contremaître (le contraire eut été plus original). Et aussi une panthère bienveillante, évidemment.

Sauvages est plus un film militant à destination des plus jeunes qu'une oeuvre qui se préoccupe de développer une intrigue intéressante. Il est en cela très différent de Ma vie de courgette

L'animation est quant à elle plutôt réussie et la musique du film est très originale. Sauvages peut donc convenir entre sept et neuf ans. Au-delà, il y a fort à parier que la mièvrerie de ce prêche larmoyant agisse comme un repoussoir. 

Claude Barras sur Christoblog : Ma vie de courgette - 2016 (****)

 

1e

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Le procès du chien

Ce premier film de Laetitia Dosch est une fantaisie sympathique et légère, originale et parfois intrigante.

Le procès du chien commence comme un autoportrait en creux : du chien, il n'est que superficiellement question, le vrai sujet avec lequel la caméra se régale est l'actrice / réalisatrice elle-même.

On a plaisir à suivre ses déambulations d'avocate spécialiste des causes perdues, à la vie sentimentale brinquebalante. 

Le film se déploie ensuite avec parfois un peu de maladresse dans plusieurs directions : comédie burlesque, réflexion sur la nature animale, et même romcom attendrissante. Tout n'est pas réussi, mais l'impression d'ensemble est celle d'un acte d'auteur qui affirme une voix originale dans le cinéma francophone actuel, qui rappelle un peu dans son style les oeuvres déjantées du trio franco-belge Abel / Gordon / Romy (La fée, Rumba).

On attend le deuxième film avec impatience.

 

2e

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Le roman de Jim

Ce nouveau film des frères Larrieu est une sage adaptation du roman de Pierric Bailly, qui lui-même m'avait paru très sage. Le résultat est donc sans surprise assez neutre, et d'une qualité pour ainsi dire... télévisuelle.

Sans être véritablement bouleversé, j'ai suivi avec intérêt cet itinéraire d'un homme (trop ?) gentil,  personnage dont le cinéma ne fait que très rarement le portrait. 

Il faut l'épaisseur de Karim Leklou, qui me fait penser de plus en plus à Jean Gabin, pour donner à cette simple histoire son caractère universel et profond. Le reste du casting ne m'a que très moyennement convaincu : Laetitia Dosch m'a semblé jouer faux à plusieurs moment, et Bertrand Belin n'est décidément pas un véritable acteur. C'est d'autant plus dommage que ces deux-là, gens ordinaires au comportement de salaud, aurait sans nul doute mérité un peu plus d'ambiguïté et de profondeur.

La mise en scène des Larrieu, qui d'habitude s'autorisent de nombreuses digressions fantaisistes, est ici étonnamment lisse, illustrant au premier degré le récit originel, sans y apporter aucune sorte de modification.

Je suis un peu surpris par l'avalanche de critiques dithyrambiques que suscite ce film, certes touchant, mais avec si peu d'effets qu'il finit par en paraître anodin.

Les frères Larrieu sur Christoblog : Les derniers jours du monde - 2009 (****) / L'amour est un crime parfait- 2014 (**) / 21 nuits avec Pattie - 2015 (***) / Tralala - 2021 (***)  

 

2e

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Linda veut du poulet !

Un vent frais dans l'animation française : voilà ce qui qualifie probablement le mieux le film de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach (La jeune fille sans main).

Dans Linda veut du poulet ! tout est pimpant et rafraîchissant : la technique d'animation (originale et très plaisante), l'utilisation des couleurs, le propos (une histoire de petite fille qui fait le deuil de son papa), les personnages et leur voix (Clotilde Hesme, Laetitia Dosch, l'impayable Esteban), l'incroyable inventivité de la bande-son et de ses chansons.

Si on ne peut être que séduit par la cocasserie entraînante de l'ensemble, il manque un petit quelque chose pour que le film soit vraiment exceptionnel (un rythme un peu plus soutenu, un trait un poil plus incisif, une fantaisie encore plus débridée).

A voir, avec ou sans enfant.

 

2e

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Acide

Je ne partageais pas complètement l'enthousiasme général qu'a généré le premier film de Just Philippot.

Je retrouve ici les défauts qui me gênait dans La nuée : des ficelles un peu grosses, une prime au sensationnel sur le psychologique.

Si le début du film est très efficace, jusqu'à la glaçante scène du pont, la seconde  partie me semble beaucoup plus faible : on croit de moins en moins à ce que l'on voit, le resserrement autour du personnage joué (assez bien) par Guillaume Canet est étouffant, et la scène finale dans le champ m'a semblé mal tournée et surtout mal montée. Le personnage de la jeune fille est tellement antipathique que l'empathie ne fonctionne que très partiellement (à vrai dire, il ne me m'aurait pas déplu qu'elle se prenne une petite douche de pluie acide).

La tentative de film catastrophe à la française est cependant assez rare pour être saluée. Il y a du talent chez Philippot, qui méritera d'être suivi dans la durée.

Just Philippot sur Christoblog : La nuée - 2021 (**)

 

2e

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Nos batailles

Le propos du deuxième film de Guillaume Senez est assez intéressant sur le papier : un homme se fait plaquer sans explication par sa femme (qui disparait dans la nature) et doit apprendre à s'occuper de ses deux enfants. 

En pratique, Nos batailles se perd en hésitant entre plusieurs pistes : le tableau familial sus-cité d'une part, et une sorte de militantisme distancié, façon En guerre chez Amazon, d'autre part.

Guillaume Senez met en avant une méthode spécifique de direction d'acteurs, qui consiste à laisser improviser les acteurs dans un cadre pré-défini. Le procédé est censé donner une impression de naturel et de spontanéité. En réalité je trouve que c'est tout l'inverse qui se produit : les comédiens donnent souvent l'impression de chercher l'inspiration (par exemple en se répétant) et Romain Duris semble même à un moment ne plus se rappeler du prénom de sa fille...

Le résultat est donc à mes yeux parfaitement imparfait, et souvent désagréable. Romain Duris ne me parait jamais complètement crédible, mais Laetitia Dosch, tout en retenue, trouve par contre ici un de ses meilleurs rôles. 

Au final, j'ai bien du mal à comprendre l'engouement critique pour ce film, qui est une petite chose quasi-expérimentale qui ne manque pas d'intérêt sans être vraiment enthousiasmant.

 

2e

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Gaspard va au mariage

Beaucoup de choses sympathiques dans ce petit film, qui peine toutefois à tenir la distance.

Parmi les points forts du film d'Anthony Cordier, il faut d'abord signaler un casting d'un goût exquis, incluant la révélation de Jeune femme, Laetitia Dosch, aussi bien que le grand acteur flamand Johan Heldenbergh, qu'on a vu dans tous les grands films belges récents (de La merditude des choses à Alabama Monroe).

Autre élément favorable, la fantaisie déjantée de cette famille hors du commun, qui se matérialise dans quelques scènes amusantes (le bain de poissons par exemple).

Malheureusement, l'esprit enjoué et facétieux du début s'étiole vite. C'est probablement la faute à un scénario qui file tout droit, sans véritables surprises, et qui ne parvient pas à mettre en véritable relation des personnages qui sont tous individuellement intéressants.

Gaspard va au mariage manque également (et paradoxalement) d'unité et ressemble finalement à un puzzle moche dont chaque brique est agréable à l'oeil. La relation quasi incestueuse du frère et de la soeur + les inventions Chindogu + les animaux ont une âme + c'est triste de perdre sa mère + les tatouages + .... = Trop.

 

2e

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Jeune femme

Lors du Festival de Cannes 2017, il y eut peu d'occasion d'être décoiffé par un film énergique, au ton original. Jeune femme fut de celles-là.

Dès les tout premiers plans (une porte fermée, un montage cut, une héroïne qui fulmine, une scène d'anthologie aux urgences), on sent que ça ne va pas bien se passer, que quelque chose est en train de dérailler sous nos yeux. Et, effectivement, la longue errance de Paula va s'avérer durant un long moment une sorte d'odyssée maudite.

Peu adaptée aux relations sociales normées, menteuse par obligation et énervante par nature, la jeune femme que met en scène Leonor Serraille n'est pas très aimable, même si elle nous fait parfois sourire. Il faut la maîtrise absolue de la mise en scène pour faire passer la pilule d'une narration que d'aucun considéreront comme brouillonne.

Ce qui rend le film attendrissant - et intéressant - c'est qu'il préfère mettre en scène la formidable énergie qui dynamise son personnage principal que ses états d'âme. Du coup, la trajectoire de Paula devient presque magique, et lorsqu'elle finit par rembarrer son ex, on ne peut qu'être admiratif devant les mérites de son irréductible opiniâtreté.

Le film est aussi une découverte : on pressent que la personnalité de l'actrice Laetitia Dosch n'est pas si loin de celle de Paula, et qu'il faudra suivre sur la durée la carrière de ce trublion incendiaire.

Explosif.

 

3e

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La bataille de Solférino

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/059/21005928_20130515104818045.jpgLa bataille de Solférino est un film bien imparfait, mais contrairement au flop pas chic de  Tip top, il a le mérite de vouloir bien faire.

Le système que met en place la réalisatrice Justine Triet est diabolique : tourner un film dans la rue, lors d'un événement mémorable (l'élection de François Hollande). On voit la difficulté de la chose : toutes les scènes prévues dans le script pour ce jour-là doivent être tournées ce jour-là, quoiqu'il arrive.

D'où évidemment une pression maximale ce 6 mai 2012, avec un nombre de caméra impressionnant et un nombre d'heures de tournage excédant probablement les limites du droit du travail (mais comme il ne s'agit pas de Kechiche, on ne dira rien). Le concept permet en plus de bénéficier de la puissance de 10000 figurants ... gratuitement !

Les scènes d'extérieur sont donc sidérantes, et le fait d'avoir choisi le métier de journaliste pour l'actrice principale est une idée géniale. Laetitia Dosch est tout à fait crédible dans ce rôle.

Le film ne se résumerait qu'à une prouesse technique s'il ne séduisait pas également par son intrigue intelligemment agencée : un père dont on comprend qu'il a des problèmes psys tente de revoir ses enfants, mais son ex-femme l'en empêche par des moyens qui font douter de sa propre santé mentale (par exemple les emmener dans le tohu-bohu de Solférino).

Les scènes d'intérieurs sont étonnantes, jouées sur le fil par des acteurs inspirés dont on dirait qu'ils improvisent leurs répliques. C'est parfois drôle, souvent intéressant, mais la répétition de certaines phrases pourront aussi énerver ("Je sens une spirale d'angoisse, là"). La fin du film lui donne une dimension supplémentaire (le juriste, le copain, quelques silences qui paraissent assourdissants après les logorrhées de Macaigne).

A Cannes 2013 on peut dire que si le cinéma français a ouvert quelques fenêtres et fait souffler un vent frais dans les salles, c'est en grande partie grâce à Justine Triet.

 

3e

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