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Christoblog

Articles avec #colin firth

Entre les lignes

J'ai vu ce film en 2021, au festival du Cannes, où il a été reçu de la pire des façons par l'ensemble de la critique. 

Il est d'ailleurs très rare qu'un film sorte plus de deux ans après sa présentation à Cannes : peut-être est-ce la durée qu'i faut pour faire oublier le mauvais souvenir, ou pour corriger le montage ?

Je peux dire en tout cas que dans sa version cannoise, c'est un des pire films qu'il m'a été donné de voir sur la Croisette. Le style est empoté, sirupeux, engoncé dans une reconstitution d'époque qui empeste le carton-pâte, à l'éclairage poudreux et aux images trop belles.

Olivia Colman et Colin Firth errent dans le cadre comme égarés dans un fiasco poussif. Ils n'articulent tous les deux que quelques mots, comme s'ils regrettaient d'être là.

Entre les lignes souffre d'un triple problème : d'écriture d'abord (les allers-retours entre époques ne se justifient pas), de rythme ensuite (les plans inutiles sont légions) et de mise en scène pour finir (il faut choisir un angle, ce qu'Eva Husson ne parvient pas à faire).

C'est Downton Abbey, en raté.

Eva Husson sur Christoblog : Bang gang - 2015 (*)

 

1e

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Le journal de Bridget Jones

Ce n'est certainement pas son intrigue éculée, basée sur les pires poncifs de la comédie romantique, qui fait l'intérêt du Journal de Bridget Jones, mais  plutôt le personnage de Bridget lui-même, jouée par l'incroyable Renée Zellweger.

Bridget ne répond en effet pas vraiment aux canons de beauté hollywoodien : légèrement enveloppée, pataude, et pas aussi directement aguichante qu'une Scarlett Johansson. Bridget a quelques kilos en trop, mais aussi une inaptitude à se comporter normalement en société, ce qui génère plusieurs scènes désopilantes.

Le film a ceci de sympathique qu'il n'offre pas la possibilité à Bridget de s'améliorer, contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer : elle restera aussi gaffeuse et maladroite du début jusqu'à la fin.

Ajoutons à cela que la réalisatrice Sharon Maguire, qui reviendra aux manettes 15 ans plus tard pour Bridget Jones baby, parvient à insuffler un dynamisme et une vivacité qui ne faiblit pas tout au long du film : on prend donc un réel plaisir à regarder ce qui constitue un joli portrait de jeune femme et un réjouissant divertissement, typiquement british.  

 

2e

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1917

Tout est joli et bien filmé dans 1917.

Les tranchées semblent être repeintes d'hier, les rats sont bien peignés, les cadavres eux-mêmes veillent à ne pas être trop purulents.

La caméra virevolte autour des personnages avec beaucoup d'élégance, la palette chromatique de la photographie est très jolie, et les acteurs sont parfaits.

Le film se laisse donc regarder, un peu comme si on suivait une visite guidée du terrain de guerre avec un guide sympathique, une sorte de Tranchées Tour pour Américains.

La perfection artistique du film se déploie au détriment de l'émotion (personnellement je n'en ai jamais ressenti) et du sentiment d'immersion. Sur ce dernier point, la première scène de Il faut sauver le soldat Ryan était autrement plus réaliste et frappante. 

Pour tout dire, Sam Mendes se regarde filmer et le spectateur le ressent trop, à mon sens. L'illustration ultime de ce triste constat, c'est la volonté un peu infantile de vouloir réaliser le film en un seul (faux) plan-séquence : une coquetterie qui complique le tournage sans apporter au film un surcroît d'âme.

Décevant, 1917 ne rend pas compte de l'horreur de la Grande Guerre, mais peut se voir comme une sorte de jeu vidéo (et hop je saute au-dessus du puits de mine, et vlan l'avion s'encastre parfaitement dans la grange, et youpi je saute dans la rivière) particulièrement bien réalisé techniquement.

Sam Mendes sur Christoblog : Les noces rebelles - 2008 (*)  / Skyfall - 2012 (**) / 007 Spectre - 2015 (*)

 

2e

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Kingsman

En matière de divertissement pur, difficile d'imaginer plus jouissif et plus décontracté que ce premier Kingsman.

Le film ressemble à ces vieux James Bond dans lesquels ce dernier était vraiment anglais, et ne s'était pas encore nolanisé.

Prenez d'abord un scénario malin (et à tiroir) : comment devient-on agent secret ?

Ajoutez des acteurs au top de leur caricature : un Colin Firth plus précieux que jamais, un Samuel L. Jackson zozotant et dégingandé, des seconds rôles parfaits. Tout cela dans un bain d'élégance british.

Secouez au shaker d'une idée ou allusion par minute (le JB de James Bond, Jason Bourne, Jack Bauer par exemple). Fignolez le tout en ajoutant une bande-son entraînante, des décors parfaits et des scènes cultes (l'église !!), des rebondissements incessants : vous obtenez un pur plaisir de spectateur. 

Enfin, le voici le film dans lequel : le héros peut mourir au débotté après avoir trucidé gratuitement plusieurs dizaines d'innocents, un autre héros peut recouvrer un surcroit d'énergie à la perspective de sodomiser une princesse scandinave, des méchants voient leur chef exploser en feu d'artifice, on boit un cognac napoléonnien en l'honneur d'un mort.

Un festival d'intelligence créatrice comme je n'en n'avais pas vu depuis longtemps !

 

3e

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Magic in the moonlight

Woody se répète. Un titre et une ambiance qui renvoient à Midnight in Paris, la magie qui renvoie à Scoop, la photographie de Darius Khondji qui rappelle (entre autre) celle de To Rome with love, etc. 

On pourrait continuer longtemps la litanie des resucées inutiles pour ce film, dont au final je pense qu'il ne sert à rien.

Ni vraiment désagréable, ni vraiment moche, il n'est pas non plus particulièrement agréable ou spirituel. Pour tout dire, on s'attend à voir tout ce qu'on voit, et aussi tout ce qu'on ne voit pas. Les retournements de situations sont particulièrement insipides, et l'évolution de l'intrigue est aussi excitante qu'un épisode des Feux de l'amour

La lumière de Darius Khondji est trop belle, le jeu d'Emma Stone trop mutin et celui de Colin Firth trop taquin. On s'ennuie souvent et il faut vraiment chercher la jolie petite bête (la révélation de la prière, Dieu est finalement bien inspiré) pour trouver un petit intérêt à ce film qui appartient à une autre époque, un autre siècle.

 

2e

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La taupe

Quel ratage.

Le deuxième film de Tomas Alfredson, réalisateur du sublime Morse, avait tout pour être génial. Une réalisation brillante et classique à la fois, une pléiade d'acteurs hors du commun, des décors très bien reconstitués, une photographie très réussie générant une ambiance sourde et sombre.

Il est donc fort étonnant que le film soit au final absolument ennuyeux et même, disons-le, quasi incompréhensible. On assiste, avec un certain dépit, à l'enchaînement d'une suite de vignettes, certes fort jolies, mais dont la cohérence globale est inexistante. Que se passe-t-il ? Que voyons nous à l'écran ? Ces questions m'ont empêché d'entrer dans le film, et pour tout dire, mon degré de concentration n'a cessé de baissé au fil de la projection à mesure que les spectateurs quittaient la salle et que mes assoupissements se multipliaient pour se terminer en un somme réparateur probablement assez long, dont je ne sortis qu'au son de La mer.

S'il faut trouver des fautifs, on accusera bien volontiers les scénaristes qui ont tenté de résumer un livre lui-même assez abscons en 2h, alors que la BBC avait à grand peine fait tenir l'intrigue en une série de plus de 5 heures. Le jeu des acteurs, et en particulier celui de Gary Oldman, tout en impassibilité muette, contribue certainement aussi à cette cruelle déception.

Une torture compassée, à éviter sous peine de paralysie neuronale généralisée. A moins d'estimer que perdre le spectateur dans un labyrinthe d'images incohérentes constitue le renouveau ultime du film d'espionnage.

 

1e

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Le discours d'un roi

Colin Firth. Wild Bunch DistributionJ'avoue que je ne connaissais absolument pas l'histoire de George VI avant de voir ce film. C'est tout juste si le roi est évoqué dans la volumineuse biographie de Churchill que je viens de finir. Et si le défaut d'élocution de Winston est bien connu (et rappelé dans le film), celui du roi l'est beaucoup moins.

Tom Hooper et son scénariste réussissent donc le prodige de rendre passionnant la simple histoire d'un roi bègue et de son orthophoniste peu orthodoxe, en tenant en haleine le spectateur pendant presque 2 heures.

Ce prodige n'est possible que par la grâce d'un casting génial et en particulier d'un acteur extraordinaire, Colin Firth, qui réussit à distiller une émotion sourde dès sa première apparition, émotion qui ne nous quittera plus jusqu'au dernier plan.

Il parvient magnifiquement à incarner la royauté, dans le moindre de ses gestes. Il EST Georges VI, exactement comme Natalie Portman est Nina dans Black swan.

D'ailleurs, l'analogie entre les deux films ne s'arrête pas là. Dans les deux cas, que voit-on ? La volonté en lutte contre le corps, le combat de l'esprit et de la matière. Les deux films sont servis par une mise en scène intelligente, il est vrai beaucoup plus classique dans Le discours d'un roi. que dans le film d'Aronofski.

Et enfin, les deux films filent vers une représentation finale, qui est aussi un climax narratif, dans laquelle l'esprit finit par dominer le corps pour le meilleur, ou pour le pire.

 

4e

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A single man

Si vous avez aimé ce film, ne lisez pas la suite.

Deux mots du scénario (si on peut dire) pour commencer : un homme qui a vécu 16 ans avec un autre homme, son grand amour, n'arrive pas à faire son deuil, suite au décès accidentel de son compagnon. Aujourd'hui, il va en finir et mettre un terme à ses jours, c'est promis. Pas de bol, c'est justement aujourd'hui que le destin a choisi pour mettre sur son chemin : une copine qui lui roule une pelle, un espagnol de Madrid qui ressemble à James Dean (en mieux) et le drague ouvertement sur fond de ciel rose, un jeune étudiant non moins canon qui l'invite à un bain de minuit, tout nu. Eh oui, il y a des jours comme ça, où on veut se suicider et où rien rigole....

Petit intermède : Tom Ford, apprenti réalisateur apprend son métier.
"Euh, George a les boules, si je le filmais en couleur froide. Ouaip bonne idée ça. Et là il voit une rose qui l'émeut, allez un peu de rouge. Tiens là aussi il est tout excité par le jeune étudiant, je vais monter dans les jaunes et les oranges, ça lui fera une belle peau. Je voudrais bien faire un flash back émouvant. Je vais essayer le noir et blanc. Ouais pas mal. Mais je crois que je préfère les ralentis. Allez j'essaye : ralenti en travelling, non, je recommence, ralenti en gros plan, puis très gros plan. C'est bon ça, j'en fais plein. Et sur les yeux surtout, c'est bien le miroir de l'âme, non ? George va mieux. Je vais lui montrer une pleine lune un peu décentrée sur l'écran et lui faire faire une mimique du style : "Ah, la vie mérite d'être vécue, quand même". C'est bien George ! Comme quand t'as pleuré à l'annonce de la mort de ton mec !  J'aime bien filmer George décentré sur l'écran, ça fait style. Ouh là là , mais y a encore plein de trucs que j'ai pas testé. Allez, le chef op, on s'y met : allez un petit  ralenti aquatique, un petit flou quand George voit flou (logique non ?), un montage cut par ci, une contre-plongée par là. Dis donc, mais c'est dingue tout ce qu'on peut faire avec cet engin."
Fin de l'intermède.

Comme quoi on s'improvise pas réalisateur, comme Sfar nous l'a déjà démontré cette année.

Je m'ennuyais tellement que je me suis mis à regarder les réveils. Et voilà : pendant que Georges s'essaye à se suicider (juste avant de rencontrer le nouvel amour de sa vie) dans la douche, sur le lit, etc.... son réveil est bloqué sur 6h48. Si, si, je vous jure. Et après il remarche et indique 2h45 quand il se réveille. Adepte des faux raccords, à vos tablettes !

Pfff.... Comment finir ? Vers la fin Colin Firth dit à propos de lui-même "Pathetic !". Il a bien raison.           

 

1e                               

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