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Christoblog

Articles avec #guy pearce

Des hommes sans loi

Lors du dernier festival de Cannes, nous fûmes quelques-uns à nous demander ce que Lawless (Des hommes sans loi) pouvait bien faire en compétition.

Le film réussit en effet à n'être "rien".

Pas franchement bon, puisqu'on s'y ennuie un peu et que globalement l'histoire racontée ne présente aucun intérêt. Pas vraiment mauvais, puisqu'on ne peut pas lui reprocher une malfaçon qui le rendrait inconsommable. Pas académique non plus, puisque ce terme sous-entendrait que quelque chose relie ce film au passé, ce qui n'est pas franchement le cas. Pas excitant, même s'il essaye de le paraître avec ses crises de violence extrême (un syndrome Drive ?).

Ah si, on peut peut-être dire que le film est franchement sexiste, sacrifiant deux magnifiques actrices (Jessica Chastain et Mia Wasikowska) sur l'autel d'une production semblant exclusivement tournée vers un casting masculin pourtant totalement insignifiant (on connaîtra Shia LaBeouf plus convaincant chez Andrea Arnold ou Lars von Trier).

Quant au réalisateur, vous ignoriez son nom ... et vous allez continuer.

Voici ce que j'écrivais dans mon carnet cannois, au sortir de la salle : "Film de gangster à la campagne, en forme de western spaghetti. Des maladresses de mise  en scène, un peu empesée, vernissée, ripolinée. Des éclairs de violence horribles qui choqueront le grand public américain".

En plus je n'ai pas franchement détesté, c'est juste que la présence à Cannes de ce film reste un mystère complet.

 

1e

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Prometheus

Comme beaucoup de films très attendus, Prometheus déçoit beaucoup.

Le début du film est pourtant assez réussi, avec un très beau et mystérieux pré-générique, qui n'a malheureusement aucun rapport avec la suite du film, puis une introduction dans laquelle Michael Fassbender est assez intrigant. Les décors sont alors assez plaisants à regarder.

Les choses se gâtent ensuite assez vite, le film présentant une propension assez étonnante à passer de l'objet arty à la série Z la plus nulle : on reconnaît ici la patte Ridley Scott, capable du meilleur comme du pire.

Cette glissade vers la médiocrité commence avec des peintures rupestres assez ridicules et grossières, puis continue avec des scènes d'une bêtise crasse (la découverte du pourquoi de la mission après deux ans de sommeil, l'accouchement par césarienne), des personnages annonant des répliques qu'on a entendu 1000 fois, les bégaiements séniles du scénario qui répète son Alien, des caricatures de scènes d'action (oh, qu'ils sont contents de se suicider pour sauver l'humanité, nos trois valeureux pilotes : ils font même des blagues avant de mourir !).

Les décors prennent progressivement l'allure d'égypto-visco-barocco-machins en carton pâte. On n'évitera même pas la bondieuserie new-age, ni le truc du robot dont la tête est coupée et qui continue à parler, ni les masques pré-colombiens et africains qui donnent une touche so chic and so world au voyage interstellaire.

La fin est bâclée, comme si Ridley Scott souhaitait en finir au plus vite. Bonne nouvelle - attention spoiler : on expédie le décollage du vaisseau de secours en 30 secondes. Mauvaise nouvelle : il y aura peut-être une suite.

  

1e

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Démineurs

SNDL'ayant raté à sa sortie, et intrigué par la déculottée que la réalisatrice Kathryn Bigelow a mis à son ex-compagnon, James Cameron, aux Oscars, je me suis dit qu'un petit vendredi soir avec les démineurs pouvait être intéressant.

Hélas, ce ne fut que très partiellement le cas.

Le point de vue choisi par la réalisatrice manque en effet à mon sens radicalement d'originalité. Le coup de la caméra à l'épaule et du montage saccadé visant à donner l'impression de la réalité a déjà été trop exploité, surtout dans les films de guerre, et ne fonctionne finalement pas.

L'effet induit de ce parti pris est également de montrer les irakiens comme une masse informe de spectateurs potentiellement dangereux : c'est sûrement assez proche de ce que ressent le GI de base, bien sûr, mais en tant que spectateur, ce n'est pas passionnant. On a vu mille fois ces scènes de guerre où le soldat est complètement perdu et ne comprend plus ce qui se passe...

Le très injustement méconnu Battle for Haditha donnait de la guerre en Iraq une vision beaucoup plus nuancée, captivante. L'impression de réalité y était confondante.

Une déception pour moi, d'autant plus que les scènes de déminage proprement dit peinent à générer un véritable suspense.

Enfin, les scènes de retour à la vie réelle sont particulièrement gnan-gnan (la Kate de Lost, Evangeline Lilly, fait une brève apparition peu convaincante) et laisse une désagréable impression finale.

Beaucoup de bruit (boum !) pour rien.

 

1e

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