Cosmopolis
L'écriture de Don DeLillo est particulièrement hermétique. Dans son roman Cosmopolis, cela donne des choses du genre : "C'étaient des scènes qui l'exaltaient habituellement, cet immense flux rapace où la volonté physique de la ville, les fièvres de l'égo, les affirmations de l'industrie, du commerce et des foules façonnent l'anecdotique dans chacun de ses moments"
Vous voyez le genre.
Et bien le film de Cronenberg est parfaitement conforme au style abscons de DeLillo : il est parfaitement incompréhensible au commun des mortels, et autant vous le dire si vous ne l'avez pas vu, vous ne comprendrez guère qu'une phrase sur deux. En plus, parmi celles qu'on comprend, il y a des répétitions, comme le déjà tristement célèbre "I want a haircut".
Que dire de plus ?
Pattinson joue avec la conviction d'un mollusque par temps chaud. La mise en scène se résume au défi de tourner à l'intérieur d'une limousine, comme Buried le faisait dans un cercueil. Les scènes fantastiques ou oniriques, qui sont généralement un des points forts de Cronenberg, paraissent ici un peu ridicules et cheaps (les adeptes du rat). L'apparition successive des différents interlocuteurs sous forme de vignettes caricaturales est vaine et lassante. Juliette Binoche fait une apparition qui n'est pas à son avantage.
Difficile de faire plus mauvais, d'ailleurs à Cannes les gens partaient nombreux avant la fin de la séance. Amusant : le premier plan de Cosmopolis montre une limousine, le dernier du Carax en montre plusieurs, et les deux se déroulent en grande partie dans un de ces engins. Le navet et le chef d'oeuvre.
Un autre extrait pour rire ? "Il voulait être enterré dans son bombardier nucléaire, son Blackjack A. Il voulait être solarisé"
Cronenberg sur Christoblog : Les promesses de l'ombre / A dangerous method
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