Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #andre marcon

Une jeune fille qui va bien

Curieux film, particulièrement culotté, que ce premier essai de Sandrine Kiberlain.

Une jeune fille qui va bien est basé sur un principe pas si courant au cinéma : on suit une histoire commune (une jeune fille est amoureuse, et nourrit beaucoup d'espoir pour l'avenir), tout en connaissant le contexte historique de l'histoire que nous découvrons, alors que les personnages, eux, en ignore tout.

Nous savons l'horreur de ce qui attend Irène et sa famille, mais pendant une demi-heure, rien n'arrive de spécifique concernant cette famille juive prise dans le vif de son quotidien de 1942. L'identification de l'époque n'est pas évidente. Cela rend d'autant plus touchant la manière dont les premières mesures anti-juives viennent heurter le récit d'apprentissage qui nous est présenté.

L'ensemble du film, et son principe fondateur à la fois léger et casse-gueule, ne fonctionne que par la grâce d'un casting plus que parfait : Rebecca Marder est absolument époustouflante, André Marcon parfait, Anthony Bajon convaincant à l'extrême (comme d'habitude...) et Françoise Widhoff génialement attendrissante en grand-mère compréhensive.

Une bonne idée de sortie !

 

3e

Voir les commentaires

L'avenir

Il y a une sorte de masochisme dans mon activité de blogueur : me forcer à aller voir des films de réalisateurs/trices, dont j'ai abondamment détesté tous les films (voir ci-dessous). Appelons ça conscience professionnelle, ou conviction optimiste qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise.

Avec son nouveau film, Ours d'argent à Berlin, Mia Hansen Love, réussit presque à me conforter dans ma position : je n'ai pas détesté (pour une fois) L'avenir, même si je n'irais pas jusqu'à dire que je l'ai aimé.

Isabelle Huppert joue ici comme joue habituellement Isabelle Huppert : en imitant Isabelle Huppert. Port de tête magnifique, dos bien droit, hésitation bien amenée dans les dialogues, menton en galoche parfois pointé vers le haut, habile jeu avec la commissure des lèvres, air surpris un peu idiot et compassé ("Et moi qui pensais que tu m'aimerais toujours"). Bref, comme d'hab.

La pauvre Isabelle (en fait son personnage s'appelle Nathalie, mais ce prénom ne va pas du tout à Isabelle) passe par bien des malheurs dans le film : son mari la quitte, sa mère meurt, un jeune étudiant qu'elle admire la déçoit, son éditeur la vire. Mais comme elle est proche de philo, elle trouve du réconfort chez Lévinas ou Jankélévitch. Et puis elle est grand-mère et le bébé a un très beau sourire.

Voilà.

Je ne sais pas trop vous dire d'autre, parce que le film ne se distingue pas par un trait particulier. Il est plutôt agréable à regarder, le sentiment du temps qui passe est assez bien rendu (c'est la principale qualité de Mia Hansen-Love). J'ai juste eu souvent l'impression que les personnage ne parlait pas au bon moment, de telle façon que la musique des dialogues chez Mia Hansen-Love semble toujours sonner faux à mes oreilles.

A la fin du film, je me demandais quel était le propos et l'intérêt du film. Ce n'est pas bon signe.

Mia hansen-Love sur Christoblog : Un amour de jeunesse (*) / Eden (*)

 

2e

Voir les commentaires

Marguerite

Il faut aller voir Marguerite pour ses acteurs. 

D'abord, bien sûr, il y a Catherine Frot. C'est peu dire qu'elle est ici excellente : probablement le rôle d'une vie, en tout cas un rôle à César. Elle parvient à camper son personnage excentrique avec une sensibilité touchante qui laisse coi. Le ridicule et l'excès menacent en permanence ce type de rôle : Catherine Frot se maintient tout au long du film sur une ligne de crête profondément émouvante.

Si le mari (André Marcon) est assez insipide, l'autre personnage qui donne du relief au film est le professeur sur le retour, joué par Michel Fau. Certes, le personnage est un peu outrancier, et les roulements d'yeux font pour lui un peu trop souvent office d'expression, mais on ne peut pas ne pas se délecter de cette baderne ventripotente entourée d'une vraie cour des miracles.

Les seconds rôles sont tous assez bien campés, et la reconstitution historique des années 20 est très plaisante, surtout dans la première partie du film.

Le scénario est bien construit (avec quelques longueurs tout de même) et la mise en scène de Xavier Giannoli plutôt efficace, et même parfois trop. Comme souvent chez ce réalisateur on peut regretter des effets de manche trop visibles : montage lourdingue, tension psychologique montée en Chantilly de façon largement artificielle, fin outrageusement et inutilement dramatique.

Ces quelques bémols ne gâchent pourtant pas le plaisir qu'on éprouve à la vision de cet étonnante histoire (que Stephen Frears est en train d'adapter également, avec Meryl Streep dans le rôle principal).

Xavier Giannoli sur Christoblog : A l'origine (*)

 

3e    

Voir les commentaires