Cancion sin nombre

Sans sa sélection à la Quinzaine des réalisateurs en 2019, difficile d'envisager un accès aux salles françaises pour ce film péruvien assez pointu, tourné en noir et blanc et dans un format 4:3, et racontant la sordide histoire d'une mère dont on vole le nourrisson. Dans ce cas comme dans beaucoup d'autres, le Festival de Cannes prouve sa vocation essentielle de passeur, toutes sections confondues.
Cancion sin nombre est donc d'une grande beauté formelle. Tourné dans un noir et blanc plutôt gris, au grain un peu épais qui rappelle plus Bela Tarr que le piqué incroyablement précis de Roma, le film enchante souvent par la symétrie de ses plans, la sourde poésie qui s'échappe des paysages désolés comme des tableaux urbains de la pauvreté quotidienne, sa mise en scène élégante, sa façon triste de donner à voir un écran obstinément obscur, dans lequel on distingue à peine deux nuances de noir, ou la fragile lueur d'une bougie.
Une fois dit la splendeur de l'expérience visuelle, il faut reconnaître que le reste laisse à désirer, même si le montage est assez alerte, les acteurs convaincants et l'histoire intéressante. C'est que le scénario peine à unifier les différentes histoires montrées (la maman désespérée, l'histoire d'amour du journaliste gay, son enquête parcellaire).
Au fur et à mesure que le film avance, il est de plus en plus évident que son horizon ultime est la perfection formelle plus que tout autre chose : c'est sa limite.
/image%2F0894743%2F20140129%2Fob_3371b8_pas.jpg)



Vu le dernier jour de mon
Une sorte d'Apocalypse now tourné par Béla Tarr, voilà à quoi ressemble L'étreinte du serpent./image%2F0894743%2F20241116%2Fob_2606b5_aferim.jpg)


Il y a dans Ida une volonté de formalisme à outrance profondément désagréable. Le réalisateur Pawel Pawlikowski multiplie les effets de style : format carré (1,37:1 exactement), photographie en noir et blanc, éclairages très travaillés, succession de plans rigoureusement fixes d'une quinzaine de secondes (la caméra ne bouge pas une seule fois pendant le film).
Une comédie de Shakespeare tournée par le showrunner de Buffy contre les vampires, dans sa propre propriété, et en 12 jours ? Franchement, je ne donnais pas cher de ce film, et j'avais sorti la dézingueuse à tir automatique pour me payer Joss Whedon, réalisateur d'un seul film à 49 ans : le triste
N'étant pas fin connaisseur du cinéma de Philippe Garrel, c'est avec une grande curiosité et une légère appréhension que je suis aller voir son dernier film, encensé par les critiques et plutôt descendu par les spectateurs (au vu des notes catastrophiques sur Allociné)./image%2F0894743%2F20200907%2Fob_d131dd_2e.png)
/image%2F0894743%2F20201209%2Fob_c0da9a_thedayhearrives2.jpg)
: Non, et non, et non !
: Mouais, pourquoi pas
: A découvrir