Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Christoblog

Articles avec #yu jun-sang

The day he arrives

Ce qu'il y a de bien avec Hong Sang-Soo, c'est qu'on se retrouve à chaque film entre copains, autour d'un verre d'une oeuvre qui semble être une nouvelle facette du même objet.

Le héros marche dans la rue, il est l'éternel alter ego de Hong Sang-Soo lui-même, cinéaste raté. Ou presque. Tout le monde boit (et accessoirement mange et fume) dans des proportions déraisonnables. Les femmes y sont moins lâches et moins idiotes que les hommes. On se dit des demi-mensonges et des fausses vérités, les sentiments restent emmurés derrière la façade des conventions coréennes, toujours aussi lourdes.

Le destin, comme cela arrive souvent avec ce cinéaste, joue des petits tours aux personnages : les rencontres se répètent, les prémonitions se réalisent (4 rencontres de personnes touchant le cinéma), les mêmes dialogues réapparaissent presqu'à l'identique dans plusieurs scènes.

Le film est donc très bavard, que dis-je, il n'est QUE bavardage, mais on aime toujours ça.

La particularité de ce court épisode (1h19 seulement) est de se dérouler dans une atmosphère ouatée et neigeuse, magnifiée par un beau noir et blanc. Cet ensemble confère au film un surcroît de mélancolie et permet à Hong Sang-Soo de nous offrir une magnifique scène de baiser.

Une oeuvre mineure du cinéaste coréen, mais une oeuvre délicate et sensible.

 

3e

Voir les commentaires

HA HA HA

Deux amis mangent une dernière fois ensemble avant que l'un d'entre eux parte à l'étranger. Le repas est montré à l'aide de photographies en noir et blanc. Chacun raconte alternativement (en voix off) ce qui s'est passé dans les dernières heures de sa vie. Ces tranches de vie font l'objet de flashbacks.

On découvre progressivement que chacun des deux amis, sans jamais se rencontrer, ont fréquenté les mêmes personnes, en étant parfois séparés uniquement par une fine cloison. Cette mécanique donne lieu à toute une série de situations légèrement burlesques, subrepticement décalées, dans lesquelles la comédie humaine déploie toute sa gamme de sentiments : humour, désespoir, dérision, amour, désillusion, violence, indifférence, cruauté.

Si les films de Hong Sang-Soo se ressemblent un peu tous, celui ci est particulièrement réussi. Le développement de l'histoire est très amusant à suivre, même si le réalisateur peut se révéler particulièrement cruel. Certaines scènes dégagent en effet une férocité très policée : une mère débite des atrocités sur le père devant son fils, un groupe "d'amis" éclate de rire autour d'en dépressif qui déclare sa maladie, et plus globalement, tout le monde critique tout le monde (et comme tout le monde s'essaye lourdement à la poésie ou au piano, les occasions ne manquent pas).

Le scénario est évidemment du grand ouvrage, qu'on dirait tissé main, chaque filament d'histoire étant subtilement relié aux autres. On relèvera les quelques objets qui se promènent d'un personnage à l'autre (la casquette rouge en particulier, ou l'appartement de la mère), les reliant plus sûrement entre eux que leur sentiments...

On retrouve avec beaucoup de plaisir les tics du réalisateur : un personnage de réalisateur raté, de l'alcool à profusion (tous les personnages semblent passer leur temps à en absorber), et un rôle prépondérant des femmes, beaucoup plus volontaires et positives que les hommes.

Le genre de film dont vous sortez avec la sensation d'être plus intelligent.

 

3e

Voir les commentaires