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Christoblog

Articles avec #riz ahmed

The phoenician scheme

Les Wes Anderson se suivent et se ressemblent malheureusement un peu trop .

Nous avons donc ici les recettes qui sont généralement mises en oeuvre par l'Américain : cadrage corseté, jeu sans expression des acteurs, décors stylisés, postures hiératiques, fétichisation d'objets kitsch et colorés.

La relative bonne nouvelle est que dans cet opus la stylisation à outrance s'efface un petit peu au profit d'émotions plus humaines : amour filial, peur de la mort, croyance en Dieu, trahison et rédemption. L'image est aussi un peu moins remplie à ras-bord que dans les deux derniers films, ce qui permet une meilleure respiration dans la narration. 

Certaines scènes parviennent même à retrouver la légèreté rieuse et caustique qui semblait avoir déserté le cinéma d'Anderson : la scène de basket-ball est ainsi très réussie. Une sorte de gore bon enfant et revigorant est aussi de retour, par exemple dans la scène du premier crash.

The phoenician scheme est donc une relative réussite dans le genre "maison de poupée pour adulte" qui semble être devenu le style durable du cinéaste, style qui n'est pas mon préféré, vous l'aurez compris.

 

2e

 

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Les frères sisters

Tout est plutôt bien fait, dans le dernier film de Jacques Audiard, comme d'habitude, et pourtant j'ai vainement attendu le grand frisson.

L'image est belle, le choix des décors (très américains, mais pas souvent vus au cinéma) est parfait, la reconstitution de l'ambiance du far-west au moment de la ruée vers l'or est admirablement rendue. On croit à ce qu'on voit, sans jamais avoir l'impression de décors en carton pâte. 

Les acteurs sont formidables. Joaquin Phoenix est magnétique en bad boy à tendance suicidaire, Riz Ahmed épatant en idéaliste charismatique, et Jake Gyllenhaal très juste en détective pensif. Mais le meilleur de tous, c'est John C. Reilly, tour à tour attendrissant, violent, protecteur, affaibli. Il parvient par son jeu subtil à balayer toute une palette d'émotion.

Malgré toutes ces qualités (on pourrait y ajouter la curiosité de découvrir l'invention de la brosse à dent), le film parvient difficilement à susciter l'intérêt. Si certaines scènes portent bien la marque de son réalisateur (je pense par exemple à l'expressionnisme nocturne de la fusillade d'ouverture), il lui manque la vivacité du scénario de la première partie de Dheepan par exemple, ou le charme des visions oniriques qui parsemaient De rouille et d'os.

La promenade que propose Audiard dans l'Ouest américain est donc plaisante, mais c'est probablement parce que le scénario est un peu évanescent que le film ne décolle que très rarement. Les dernières scènes dans la maison familiale résument ce que je pense du film : elles sont admirablement filmées, et ennuyeuses.

Jacques Audiard sur Christoblog : Un prophète - 2009 (***) / De rouille et d'os - 2012 (****) / Dheepan - 2015 (***)

 

2e

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The night of

Dans l'univers feutré et un peu confidentiel des mini-séries (sont-ce des films à rallonge ou des séries avortées ?) The night of s'impose comme un must-see.

Le pitch est pourtant d'un classicisme inquiétant : un jeune pakistanais très propre sur lui, après une soirée arrosée, se réveille aux côtés d'une jeune fille poignardée à mort. Il ne se souvient de rien.

La série aurait pu se contenter d'égrener les constats éculés : le racisme, c'est pas bien, et les médias devraient faire leur boulot. Au lieu de cela, les scénaristes nous font douter nous-mêmes de la culpabilité de Naz, et c'est bien plus subtil. Le sage jeune homme s'avère devenir lors de son incarcération provisoire un criminel sans état d'âme. Et si finalement, il était bien l'assassin ? 

L'acteur Riz Ahmed est excellent, et vient à juste de titre de remporter l'Emmy award du meilleur acteur dans une mini-série, mais The night of vaut aussi (et surtout) par la performance comme toujours sidérante de John Turturro, qui campe un avocat déclassé atteint d'une maladie de peau sur les pieds (beurk !) absolument irrésistible.

Aux manettes se trouve entre autres Richard Price, scénariste des saisons 3, 4 et 5 de Sur écoute, ce qui constitue un gage indubitable de haute qualité. A voir absolument.

 

4e 

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