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Christoblog

Articles avec #michael cera

Noël à Miller's point

Curieux film que ce troisième long-métrage du jeune prodige du cinéma indépendant US, Tyler Taormina.

Cela commence à peu près normalement : une famille est filmée avant d'arriver à la soirée de réveillon, où l'attend le reste de la famille, une tribu italo-américaine middle class.

Mais rapidement, on comprend que le film ne ressemblera pas à une oeuvre classique. On ne s'attache à aucun personnage, les enjeux des conversations (qu'on peine à suivre) sont évanescents, on a du mal à reconnaître les uns et les autres, les plans sont parfois entrecoupés de saillies surréalistes (une avalanche de smarties au ralenti). 

D'une certaine façon on n'est donc pas surpris quand la jeune fille de la famille s'échappe pour explorer la petite ville enneigée avec une bande de potes. La caméra de Taormina trouve alors une tonalité élégiaque, ménageant des plans d'une beauté qui prend aux tripes (le patin à glace, les jeunes dans les voitures). Le réalisme a alors totalement disparu et nous sommes dans une sorte de rêve qui tient à la fois de Wes Anderson et de Roy Andersson, mélange de visions bizarres, de nostalgie sourde et de béances presque métaphysiques.

Un film étonnant, qui révèle un réalisateur doué et prometteur. Pour la petite histoire, les rejetons Scorsese (Francesca) et Spielberg (Sawyer) y font les acteurs.

 

2e

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Magic magic

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/030/21003037_2013050312174113.jpgCurieusement, certains considèrent Magic magic comme un film étrange, alors qu'il m'est apparu comme un bijou de limpidité et de réalisme. Bien sûr, ce qu'on voit à l'écran est parfois dépendant de l'état mental de son héroïne principale, mais tout film qui traite des altérations mentales comprendra une part de subjectivité (cf Psychose ou Vertigo) sans quoi il n'atteindrait pas son but.

Le prétexte est simple : une jeune américaine se retrouve isolée sur une île au sud du Chili en compagnie d'amis de sa meilleure amie, partie avorter à Santiago. Elle s'imagine (ou pas ?) être harcelée par les garçons et la fille qui l'entourent.

Le film excelle dans de nombreux domaines : des acteurs et actrices au top (magnifiques Juno Temple et Emily Browning, sidérant Michael Cera), des paysages admirablement filmés, une mise en scène au cordeau, un joli rythme, un sens aiguisé du décor et du cadre.

Magic magic parvient à distiller une atmosphère de film d'horreur à combustion lente, sans aucun effet horrifique. On a l'impression de comprendre parfaitement ce qui se passe, et tout à coup un élément nous fait douter (le coup de fil qu'on voit et qui n'a a priori pas eu lieu, l'hypnose feinte ou réelle...). Ce léger décalage se résoud dans un final parfaitement réaliste, et intraitable, bien q'un peu bancal.

L'attitude des jeunes gens, et en particulier de l'immonde Brink, fait l'objet d'une peinture extrêmement juste et pertinente.

Le genre de film qui vous fait sentir intelligent.

Sebastian Silva sur Christoblog : Les vieux chats

 

3e

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