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Christoblog

Articles avec #benedict cumberbatch

The phoenician scheme

Les Wes Anderson se suivent et se ressemblent malheureusement un peu trop .

Nous avons donc ici les recettes qui sont généralement mises en oeuvre par l'Américain : cadrage corseté, jeu sans expression des acteurs, décors stylisés, postures hiératiques, fétichisation d'objets kitsch et colorés.

La relative bonne nouvelle est que dans cet opus la stylisation à outrance s'efface un petit peu au profit d'émotions plus humaines : amour filial, peur de la mort, croyance en Dieu, trahison et rédemption. L'image est aussi un peu moins remplie à ras-bord que dans les deux derniers films, ce qui permet une meilleure respiration dans la narration. 

Certaines scènes parviennent même à retrouver la légèreté rieuse et caustique qui semblait avoir déserté le cinéma d'Anderson : la scène de basket-ball est ainsi très réussie. Une sorte de gore bon enfant et revigorant est aussi de retour, par exemple dans la scène du premier crash.

The phoenician scheme est donc une relative réussite dans le genre "maison de poupée pour adulte" qui semble être devenu le style durable du cinéaste, style qui n'est pas mon préféré, vous l'aurez compris.

 

2e

 

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The power of the dog

Mais où est passée la sensibilité de Jane Campion ?

Dans cette production Netflix, la réalisatrice néo-zélandaise filme de magnifiques paysages baignés d'une lumière splendide.

C'est à peu près le seul intérêt de ce film, par ailleurs très ennuyeux dans son développement. Plans très composés au point d'en être pompiers, prestations des acteurs caricaturales, intrigue mollassonne et difficilement lisible à la fois : il y a beaucoup de raisons de s'énerver contre ce film qui se regarde un peu trop ostensiblement le nombril (tu as vu mes jolis éclairages ?).

Ses dernières quinze minutes pourraient sauver The power of the dog si l'ennui généré par la première partie n'avaient pas anesthésié les capacités de réflexion du spectateur (ce qui génère sur internet un foisonnement d'articles sur le thème "La fin du film de Jane Campion expliquée").

Beau, mais glacial.

Jane Campion sur Christoblog : Bright star - 2010 (****)

 

2e

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Imitation game

Dans le genre biopic sage et appliqué, difficile de faire plus intéressant.

D'abord la personnalité d'Alan Turing, mathématicien hors pair vaguement autiste, homosexuel et marathonien, est captivante.

Son histoire (il sauve des millions de personnes en décryptant les codes secrets allemands) est fascinante. 

Enfin, le réalisateur norvégien Morten Tyldum réalise son film correctement, en s'appuyant sur une sobriété plutôt élégante, au service d'une narration intéressante mélangeant hardiment (pour ce type de film...) trois époques différentes.

La soirée passée en compagnie de Benedict Cumberbatch (excellent), Keira Knightley (parfaite) et des très bons seconds rôles s'avère donc agréable, honorable et instructive.

Je cherche un peu en vain les raisons qui m'empêchent de mettre une note plus élevée au film : une petite déception que les aspects mathématiques soient si superficiellement survolés ? une impression que le contexte historique est un peu sacrifié au profit du spectaculaire (le cassage d'Enigma ne semble pas s'être déroulé d'une façon aussi limpide que le montre le film, le test de Turing est mal expliqué, il est peu probable que Turing ait décidé de qui allait vivre ou qui allait mourir) ? un léger manque de noirceur et/ou de profondeur ?

Pas un grand moment de cinéma, mais un bon moment de détente intelligente.

 

2e

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